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‘SOS sols’ Categorie

“géopoltique de la faim” ou “sécheresse de la tête”?

November 1st, 2011

Jean Ziegler vient de publier “la géopolitique de la faim”.
Fonctionnaire et consultant international, Mr Ziegler est un homme valeureux qui tente de réveiller la conscience des hommes des pays riches sur la faim dans le monde.9782021061154_1_m

Ces experts ont lutté contre le sous développement toute leur vie au XX° siècle, alors que la famine s’est multipliée par 1000 et s’en prenait à leur propre pays. Aujourd’hui ils s’indignent sans mettre en cause leur part de responsabilité.

Jean Ziegler nous donne en exemple les paysans Bambara qui ont un rendement en blé 100 fois moins important que celui de la Beauce. Selon Ziegler la raison  en est le manque d’argent du paysan Bambara qui ne peut pas acheter d’intrants, d’engrais.

Ziegler réagit avec les réflexes de son siècle révolu : Non monsieur Ziegler, le problème n’est pas là. Le problème est l’idéologie que les ingénieurs agronomes, formés à l’école occidentale, essayent de disséminer dans l’esprit de ces paysans, qu’ils considèrent aussi incultes que leur terre. Labourer le sol et le bourrer d’engrais, revient à cultiver “hors sol” : appliquer la même formule partout sans faire cas des richesses et particularités locales du sol. L’agriculture n’est pas envisagée scientifiquement, mais toute imprégnée d’idéologie pour vendre des engrais fabriqués par les pays riches.
Tout cela pour faire pousser du blé, la même chose qu’en Europe; reproduire une monoculture du marché international alors que l’objectif serait de nourrir localement… le blé, une culture qui peut être considérée comme une culture de pénurie comparée à l’amarante, 3 fois plus nutritive que le blé, et les autres alternatives multiples et variées.
S’ils ont besoin d’engrais, il existe plleins d’alternatives à la chimie. ils disposent de la terre de termite par exemple : les termites digèrent tous les résidus de matière organique végétale avec l’aide de myceliums qu’elles élèvent pour transformer les carbone en sucres complexes qui sont les meilleurs engrais que l’on connaisse au monde. Dans les pays tempérés nous avons le lombric compost, chez les Bambara nous avons le termite compost. Mais attention il est extrêmement puissant. Il ne faut pas en mettre trop sinon on tue le sol par trop de luxure. Il faut bien observer à chaque étape la pousse des mauvaises herbes, les plantes bioindicatrices, pour vérifier que l’on n’est pas en excès d’azote. Car les excès d’azote provoquent les nitrites qui transforment le sol ferreux des Bambara en sol ferrique qui devient toxique pour l’homme et les animaux: les ions de métaux lourds chargés 3+ comme les ferriques sont responsables des maladies qui affectent le système nerveux, responsable d’alzheimer, de sclérose en plaque et autres… Nous le savons bien en Europe.
Le problème crucial pour le bambara au Mali est aussi le réchauffement climatique et l’accès à l’eau.
Ici le problème n’est pas la sécheresse mais l’ignorance : la “sécheresse de la tête” comme on dit au Mali.
Pourtant l”eau ne doit plus être un problème aujourd’hui. Chez SOS SOiL, Alain Gachet par sa lecture des images satellite radar de la NASA, trouve les nappes d’eau durables, comme il l’a fait au Darfour pour les camps de réfugiés. Ces nappes sont le véritable point de départ de l’agriculture… Mais des exploiteurs agricoles l’utilisent pour planter leur semences OGM et répandre leur chimie… La plupart des plans d’aide d’urgence contre la famine en Afrique de la Conférence de Copenhague masquait cette intention, et était des plans d’essais à grande échelle de nouvelles semences manipulées.
Monsieur Ziegler, je sais que vous ne cherchez pas à mal, bien au contraire et j’ai une grande admiration pour votre oeuvre. Mais il est temps de faire un bilan de ce système de pensée: il est bien de s’indigner au moment de prendre sa retraite. Il serait mieux d’appliquer des méthodes un peu plus scientifiques que le labour, la mécanisation et les intrants pour développer l’agriculture des plus pauvres; changer de modèle et l’appliquer : Un modèle durable nourri par les ressources locales et l’enrichissement permanent des sols : une agriculture plus rusée, la débrouille a souvent sorti l’Afrique de la misère. Dans un premier temps en tout cas.
Quand on a été expert à un très haut niveau dans un domaine où la situation a empiré par un facteur 1000 lors de son exercice : la retraite n’est pas le moment de s’indigner, mais de remettre en cause ses certitudes pour ouvrir de nouvelles voies. Car à tenter de justifier encore une fois ses croisades perdues on peut causer davantage de famine.

Ne voyez aucune polémique dans cette note : en parlant de Ziegler je parle de la lutte contre la faim dans le monde. Platon qui connaissait Anaximandre, celui qui a calculé avec précision le périmètre de la terre 600 avant JC, en prouvant qu’elle tourne autour du soleil, Platon n’a jamais parlé d’Anaximandre pour ne pas en faire la publicité. Ne pas en parler, l’ignorer était tuer sa théorie dans l’oeuf. Platon a tué Giordano Bruno de cette manière.

Vin OGM : Opinion Grossièrement Manipulée?

May 21st, 2010

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Qu’est ce que c’est? Une anguille prise au filet dans les abysses? Un aspirateur sidéral faisant le ménage sur la planète Mars?
Il s’agit en fait d’une nématode, un vers micrométrique capturé par un mycelium de champignon juste au moment où il s’apprête à pénétrer dans une racine. Cette image a été prise au microscope électronique par le Pr H.H. Triantaphyllou pour “l’American Phytopathological Society” à St Paul, Minnesota.

A cela les Français viennent de répondre en brandissant la vigne OGM contre les nématodes. En marge du vote de la loi du Grenelle de l’environnement, le 18 Mai 2010, les ministres français de l’agriculture et de l’environnement ont donné leur feu vert pour la plantation de vignes transgéniques à Colmar, dans le vignoble alsacien.

C’est sûr, les nématodes végétariennes affaiblissent la plante en pénétrant dans ses racines et peuvent être porteuses de virus et inoculer à la vigne d’une pléiade de maladies dont le virus du “court-noué” qui empêche la vigne de faire du raisin.
C’est malheureux, mais voila nous sommes dans la nature, sur la planète terre. Les petites nématodes sont mangées par les grosses nématodes. Même si elles sont discrètes, elles font partie de l’équilibre de la chaine alimentaire. Comme on le voit sur la photo, la nématode fait aussi le repas d’un champignon, de bactéries, d’arthropodes, de minuscules araignées, de vers de terre…

La nématode elle, mange des bactéries, des protozoaires, d’autres nématodes et décompose la matière organique. Elle a pour rôle crucial de participer à la digestion de tout ce qui peut faire du sol, du végétal à l’animal… L’absence de nématodes peut se traduire aussi par la prolifération de micro organismes pathogènes pour la plante et des bactéries qui peuvent aussi s’en prendre à l’homme.

Il y a plus d’un million d’espèces de nématodes. S’il n’y a plus de petites nématodes, les grosses vont ailleurs et c’est une catastrophe. Car si certaines s’attaquent aux racines de la plantes, d’autres minéralisent la matière organique pour la rendre fertile pour la plante, enfin les nématodes carnivores régulent la population des deux autres. Leur principale qualité est de libérer au niveau des racines de la plante, l’azote dont elle a besoin, sous une forme assimilable. Bref elle joue un rôle vital pour la création d’un sol riche.

Alors pourquoi les ministres français ont-ils déclenché leurs foudres contre ces micro-organismes?

Les nématodes deviennent pathogènes quand le sol a perdu son équilibre.

Dans un sol compacté, les grosses nématodes ne peuvent plus passer. Les petites végétariennes vont pouvoir s’en donner à coeur joie, avec leur cargaison de virus. On compacte le sol d’un vignoble en labourant régulièrement entre les rangs de vigne, créant des socles de labour les uns après les autres, année après année. On casse les racines en les mettant à nue. On répand la sève pour attirer les nématodes végétariennes de toute la région, leur permettant de pouvoir rentrer beaucoup plus facilement dans la vigne, directement dans sa moelle. On casse aussi la terre, sa vie bactérienne et ses champignons qui attrapent les nématodes. Mieux que Disneyland, on crée un parc à thème pour nématodes végétariennes.

En plus depuis 40ans on a appris aux paysans français à lutter chimiquement contre tout ce qu’il peuvent :
Les desherbants : Or il se trouve que dés qu’il y a une invasion de nématodes, des plantes nématicides comme la tagette Tagettes minuta apparaissent spontanément, ou peuvent être semées. Le desherbant, lui, aura vite fait de tuer tout le monde. Mais, toujours quelques uns résistent; ce ne sont pas toujours les meilleurs…
Les fongicides : il y a au moins 13 maladies cryptogamiques véhiculées par des champignons et des levures, dont le mildiou et l’oidium, qui terrorisent le vigneron. Or les biologistes n’ont pas trouvé meilleurs défenseurs contre ces champignons que d’autres champignons qui, en s’associant à la vigne, améliorent les récoltes et échangent avec la plante des antibiotiques naturels et autres agents renforçant les défenses immunitaires de la vigne. Seulement quand on a dit à quelqu’un que la perte de ses vignes est due à un champignon. Il a peur du champignon. C’est bien normal.

En fait avec la vigne OGM on peut rester dans sa tranquille ignorance. Racheter chaque fois ses plants clonés en versant sa commission à l’état, représenté par l’INRA. Parmi le million d’espèces de nématodes se baladant dans nos sols, il y en a bien quelques unes qui s’adapteront aux clones génétiquement modifiés. Elles ont déjà plus de 200 millions d’année, elles nous survivront… Et comme les plans de vignes seront tous identiques, ils attraperont tous les maladies en même temps. Quelle opération plus juteuse que de renouveler le vignoble français une bonne fois pour toute?

Je trinque au grand génie du marketing de nos agronomes et politiciens; avec du vin français bien sûr, il est encore temps…

Voici une nématode enfin libérée de ses obstacles qui peut tranquillement pénétrer dans sa racine. Santé.
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Tout arrive… le “Queer” transgénique à la rescousse de la “Queen” OGM

February 24th, 2010

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Regardez toutes ces belles patates… il y en a plus de 3000 variétés. Et bien maintenant on va avoir en plus la “Duc d’York” transgénique, la “Roi Edouard” OGM, la “Reine” d’Angleterre OGM… the Queen OGM… mais que fait le Prince de Galles?… Voici la famille royale de patate que nous prépare à sortir de son chapeau le top des labos transgéniques, la fondation Sainsbury en Angleterre. Elle a réussit à obtenir le feu VERT (ne riez pas) pour planter derrière l’enceinte de murs barbelés impénétrables protégés par une armée de vigiles armés jusqu’aux dents …

Il faut préciser que cette fondation est totalement séparée de la chaine de magasins du même nom qui ont été les premiers à retirer tous les produits OGM de leur chaine de supermarchés.

Alors transgénique pourquoi? pour résister au mildiou, la maladie qui a provoqué la famine irlandaise, un épouvantail imparable pour faire passer les OGMs Outre Manche. Transgéniques aussi pour résister aux nématodes, des micro vers qui mangent la pomme de terre avant nous.

C’est incroyable comment on utilise toujours les mêmes recettes de peur et de sécurité pour faire avaler des choses encore plus dangereuses. On endort l’intelligence en la tétanisant. Une longue tradition guerrière du raisonnement qui balaye toutes considérations scientifiques en remplaçant le bon sens par la terreur.

Sauver le monde de la famine? Se défendre contre le changement climatique? C’est ce que soutiennent les fans des OGMs d’Albion. Ils ont placé leur avocat du moment, Lord Chris Smith, directement comme président de l’agence pour l’Environnement. Cet éminent ancien membre du gouvernement, fier et ultra sympathique, premier à avoir fait son “coming-out gay” et annoncé sa séroposivité à la tribune du parlement, un évènement de taille pour l’époque, s’est lancé au créneau pour tâter et attendrir l’opinion publique anglaise. Quelle drôle de stratégie de communication politique : le transgénique “Queer” à la rescousse de la “Queen” transgénique, avant la grande offensive des gouvernements européens pro-OGM, que prépare activement le fan OGM Manuel Barroso, à Bruxelles. Perfide Albion.

Il faut que les OGMs passent coute que coute… La patate si facile à replanter, à reproduir à l’infini, il faut qu’elle puisse être complètement contrôlée par BASF et autres gros groupes sérieux.

Pourtant les biologistes savent bien que le mildiou est un champignon et qu’il n’y a pas mieux qu’un autre champignon pour l’empêcher de sévir; et lorsqu’on utilise la pleurotte du peuplier, par exemple, on obtient des récoltes records. Les nématodes, elles, sont tuées par la Tagetes minuta, une plante qui pousse partout dans le monde, et surtout en association avec la pomme de terre. Ne le dites pas trop fort, cela pourrait se savoir.

La nature est bien faite n’est ce pas? Mais si on laissait faire la nature, comment voulez vous que l’on puisse traire un paysan? Comment voulez vous financer des bons gros groupes européens, soutenir des infrastructures solides, avoir un monde politique sérieux? Franchement, où irait-on si tout le monde était libre de faire ce qu’il voulait, si les paysans disposaient de leur autonomie, leurs propre semences, engrais et pesticides?

Nourrir le monde? en réalité le challenge ne réside pas seulement là:

“A Star(ch) is born”, annonce BASF plein d’humour. Starch c’est l’amidon; celui qui sert à rendre le papier brillant, les vêtements et les fils soyeux, les champoins etc. Cela fait 20 ans qu’ils sélectionnent cette pomme de terre à partir d’une pomme de terre ancienne qu’ils sont allés prendre chez les Incas et les Aztèques, à l’Espagnole “je t’ai conquis j’t'adore…”. Et pour bien montrer que cette pomme de terre est leur propriété, ils lui ont inoculé un gène marqueur, en l’occurence un gène de résistance aux antibiotiques contre l’E. Coli et autres agents provocateurs de maladie nosocomiale.

Oui vous avez bien entendu, ils ont inoculé une pomme de terre avec un gène de résistance à un antibiotique, la kanamycine, qui nous permet pourtant d’éviter une maladie nosocomiale, tout cela pour reconnaitre LEUR pomme de terre, qu’ils ont brevetée.

Ils ont appelé cette patate Amflora, comme une jolie fleur. Car elle en fait des fleurs; c’est comme cela qu’ils l’ont sélectionnée en partie. On met 20 ans pour obtenir une pomme de terre par croisement génétique à travers les fleurs et les graines. Messieurs les parlementaires, les patates ont aussi leur sexualité? Ouch quel “coming out”…

“Ce gène ne peut pas passer à l’homme, car on ne mange pas cette pomme de terre et la reproduction par fleur est négligeable”. Ils lui ont donné quand même le petit nom amFLORA… c’est de l’humour allemand? Etrange, non? Car le pollen va d’une pomme de terre à une autre. Il est tellement léger, qu’un petit courant d’air peut l’emmener dans la stratosphère. De là il peut tomber n’importe où et polliniser n’importe qu’elle pomme de terre sur la planète, pour l’homme ou le cochon. Vous imaginez le pollen que peut produir des milliers d’hectares de fleurs de patates?

Le labo de Sainsbury, lui, semble plus terre à terre: “pourquoi attendre 20 ans pour faire une pomme de terre qui résiste au mildiou ou aux nématodes, alors qu’on peut lui introduire tout de suite le gène?” On peut leur répondre : pourquoi faire toutes ces expériences alors que la solution existe déjà et a démontrée sa réussite depuis plus de 2000ans? Il suffit de le savoir, de l’enseigner aux paysans. Pourquoi le cacher? VIVE LA BIODIVERSITE. Apprenons d’elle et utilisons là. En fait, les Espagnols ont pris la pomme de terre aux Incas en oubliant le mode d’emploi.

Heureusement nous vivons dans un monde merveilleux… Des paysans réclament la création d’un label marquant les produits libres d’OGM pour la viande et le lait de vache qui ne sont pas élevés au soja transgénique argentin et brésilien dont nous sommes les premiers clients.

Alors oublions un temps le pollen, la planète et la stratosphère, rêvons…

“2015, plus d’engrais chimique, plus de pesticide, plus d’herbicide…”

January 24th, 2010

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Cette annonce n’est pas de moi… c’est de Terrena, la plus grosse coopérative agricole française, l’une des plus importantes utilisatrices de chimie pour l’agriculture au monde, aujourd’hui… A force de vouloir produire toujours plus avec des factures toujours plus grandes en produits chimiques, semences préparées et toujours plus d’allées et retours de tracteurs, les rendements dépassent la rentabilité; c’est sans compter avec le bon sens paysan qui semble revenir au galop.

Ce début d’année nous apporte une joie immense et un espoir réel quant au développement et à la sécurité alimentaire mondiale… même pour les plus pauvres.

Le principe des protocoles de cultures vivrières sans chimie que nous avons développés pour proposer une alternative durable à la culture du maïs transgénique en Argentine, puis pour le Maroc et l’Ethiopie, vient d’être validé par 2 autorités improbables : le laboratoire de Rothamsted Research pour l’agriculture, une référence mondiale, inventeur des principaux pesticides et herbicides employés couramment sur l’ensemble de la planète, et du goliath de l’agriculture française, la coopérative Terrena.

L’esprit de ces protocoles? Planter une communauté de plantes, mycelium et bactéries en même temps que la culture vivrière. Ces plantes vont lui permettre de se développer en apportant tout l’engrais nécessaire, tout en déployant des stratégies de protections continues contre les différent nuisibles et stress hydriques qui s’aggravent avec le réchauffement de la planète. Un semis direct et à la volée, sans labour, 10 jours avant la récolte précédente. Une folie quand on réfléchit à l’agriculture de grand papa, celle qui nous entoure, mais il faut essayer pour être vite convaincu.

La première autorité à venir apporter de l’eau à notre moulin, les brillants professeurs de Cambridge et le labo de Rothamsted, ont annoncé qu’il fallait désormais s’inspirer de la nature, prendre en compte la complémentarité des plantes pour fournir l’engrais et lutter contre les insectes nuisibles, pour doubler, jusqu’à sextupler même les rendements, selon les essais sur le terrain qu’ils ont menés au Kenya ces 6 derniers mois, par leur soins.

La seconde, la coopérative Terrena a tout simplement annoncé dans son rapport annuel : “en 2015, plus d’engrais chimique, plus de pesticide, plus d’herbicide” … “Lutter contre les maladies par le bio-contrôle en jouant sur des mécanismes naturels, le bio-contrôle qui permet de lutter efficacement contre des prédateurs ou maladies des cultures.” et de citer “en se basant sur les plantes, la microbiologie, les haies, le bois raméal fragmenté (BRF) et les mycelium… ”

Je ne m’en lasserait jamais. Quel beau rapport que celui de Terrena. 2010 commence bien.

On y entendrait presque les échos d’applaudissement de 400 millions d’année d’évolution et d’organisation mutuelle des plantes, avant que nous n’intervenions avec nos herbicides et insecticides, ces 40 dernières années.

Et maintenant j’y pense : heureusement que Copenhague a échoué… vive Copenhague.

C’est une boutade bien sûr. Mais imaginez que Copenhague ait marché. Parmi toutes les mesures, des fonds énormes auraient été débloqués pour répéter en Afrique le modèle d’agriculture en place en Europe, aux USA, au Japon depuis ces 2 dernières générations. Une catastrophe : 30% des émissions de gaz à effet de serre sont émis par cette agriculture; répéter ce modèle perdant à l’échelle de la planète aurait créé un désastre, une famine assurée.

Copenhague a bel et bien réussi car cet élan médiatique a provoqué dans la tête de certains chercheurs, le courage de rendre public des modèles différents. Et en agriculture, c’est dur d’avancer que les champignons, les vers de terre, les plantes compagnes et les bactéries… peuvent produire des récoltes records pour assurer la sécurité alimentaire. Un vers de terre cela n’a jamais financé une unité de recherche universitaire…

Nos décideurs ne connaissent pas encore l’existence de ces protocoles; personne ne les a encore mis au courant.

Une thèse vient d’être proposée à l’INRA (institut National de la Recherche Agronomique) sur la plantation de plusieurs espèces utiles complémentaires dans les cultures de maïs. Pas encore publiée. L’INRA Angers semble s’y intéresser, nous verrons ce que 2010 nous apporte; tous nos espoirs la soutiennent.

Cela fait longtemps que la chose est connue, mais jamais elle n’a été vraiment acceptée par les autorités agricoles. Vous imaginez plus de chimie? moins de matériel agricole lourd, moins de commerce pour les coopératives, moins d’endettement de paysan, moins d’investissements pour le crédit agricole…

Le modèle en vogue est plutôt du côté de Jacques Attali, conseiller du Président français Sarkosy, ancien conseiller du Président Mitterrand : “Nous n’avons pas pour l’instant, accepté d’utiliser les OGM. Les produit qui sont utilisés pour la nourriture animale vont devenir extraordinairement couteux, donc nous aurons à prendre la décision pour savoir si nous acceptons, comme tout le monde, les OGM, ou si on les refuse et alors prendre sur nous, si nous allons avoir une hausse très massive du coût de notre alimentation.” Désolé pour la prose, c’est ainsi que l’homme s’exprime.

Mr Attali ignore peut être que la France est déjà le premier importateur de soja transgénique brésilien pour nourrir ses vaches? Il a peut être zappé cet article du Time magazine qui démontre comment élever des vaches à l’herbe peut sauver la planète. Car rappelons le une fois de plus : la vache mange de l’herbe, pas du maïs et encore moins du soja; un thême récurrent de ce blog.

Jacques Attali, pour moi, c’est “Mr. tracteur” : partout où il passe, il ne cesse de prêcher la distribution des tracteurs au monde entier, qui pourront épandre les herbicides pour lesquels ont été modifiées les semences OGM américaines à planter, “comme tout le monde”, Oups… n’oublions pas que les français sont 3ème dans la partie, mais loin derrière en volume à leur grand damne.

En réfléchissant un peu, il est incroyable d’avoir convaincu des paysans plein de bon sens, de mettre des herbicides, qui tuent les plantes, pour augmenter les récoltes de plante. Les gens qui ont fait cela sont des génies du commerce, n’est ce pas? Bravo.

70% des OGM ont été créés pour résister à ces herbicides; donc pour vendre toujours plus d’herbicide.
Le reste a été modifié pour intégrer le Bacille de Thuringe BT, un micro organisme qui tue les coléoptères. Seulement le coléoptère peut évoluer (vous vous rappelez Darwin?) et devenir résistant au BT. C’est un peu ce qui s’est passé en Inde, où depuis 2006 plus de 200 000 paysans indiens se sont endettés pour acheter des semences BT dont les récoltes n’ont pas poussé ou ont été dévorées par les nuisibles. 200 000 paysans se sont suicidés.

Cherchez l’erreur, comme disait l’ami Coluche.

Les abeilles… en France, en Angleterre, en Espagne, au Maroc, 2/3 de la population d’abeilles de 2003 sont mortes ces 3 dernières années. On a désigné coupables les nouveaux pesticides mis en action à ce moment, normal ils sont créés pour tuer les insectes. L’INRA, notre veille nationale agricole, doute encore. A travers l’Association Française pour l’Information Scientifique et son journal de Janvier-Mars 2010 “Sciences et Pseudo Sciences“, le doute est entretenu sur le rôle de ces insecticides dans la mort des abeilles (qui sont des insectes, il est utile de le rappeler). La solution proposée? Les OGM BT, modifiés au Bacille de Thuringe. Mais monsieur le scientifique : si tous les agriculteurs se suicident, à quoi serviront les scientifiques pour l’agriculture?

La patate : un exemple récent de Leeds University. Ils ont fait une pomme de terre modifiée pour résister aux nématodes. Des vers microscopiques qui vivent depuis des millions d’années au contact des pommes de terre.
Lorsque l’on plante dans le même endroit des pommes de terre de types différents, la pomme de terre attaquée annonce aux autres le danger , qui aussitôt provoquent l’invasion de micro organismes bénéfiques qui font disparaitre le problème. Si il y a des pommes de terre infectées de nématodes encore aujourd’hui, c’est du à la manière de cultiver et rien d’autre. Seulement si on les modifie, on leur enlève un savoir faire pour se défendre aquis par une longue évolution. Quel intérêt?

Là c’est trés grave. je prends mon chapeau de co-créateur du projet “t’ikapapa” au Pérou, “fleur de patate” en quechua, qui a remis en production plus de 320 variétés de pommes de terre, en assurant à 8000 petits producteurs des Andes la distribution dans les supermarché Wong, c’est à dire là où l’élite politico économique du Pérou fait ses courses, là où l’on peut se permettre de payer un bon prix pour une pomme de terre extraordinaire. Notre Projet a reçu la médaille d’or 2006 de la FAO (Food and Agriculture Organisation), le SEED AWARD des Nations Unies 2007 et le BBC WORLD CHALLENGE FOR DEVELOPMENT 2007.

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Dans les Andes, la patate sauvage pousse dans un mulch de tagettes, tagetes minuta, une plante anti nématode. Là vous la voyez telle que l’on peut la trouver dans la nature, en enlevant juste les herbes sèches qui la recouvre en surface et parfois à peine à 2cm sous le sol. L’huile essentielle de tagette empêche le développement de ces vers microscopiques et provoque la présence de ses prédateurs.

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C’est trés simple, quand on est sur un terrain propice à la patate sauvage dans les Andes, un terrain alluvionaire sabloneux, prés d’une rivière recouvert de tagettes minuta sèches, il faut se baisser et gratter le sol, la patate est généralement là. Pour être sûr d’en trouver il vaut mieux avoir observé l’été précédent les belles fleurs de patates et les fleurs oranges de tagettes plus tardives.

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Là, nous sommes dans le biotope originel de la patate. Tagette minuta et pomme de terre ont scellé une alliance millionnaire. Les étudiants de Leeds, en sont encore à tenter de greffer un gène étranger dans le corps de la pomme de terre. Un bon séjour sur le terrain leur ferait le plus grand bien, car la solution à leur problème existe déjà.

C’est un peu inventer le fil à couper le beurre et dépenser l’argent du contribuable pour résoudre des problèmes qui sont déjà résolus. C’est à peu prêt la réponse de Soil Association, la plus ancienne et respectée association de défense de la nature et de l’agriculture bio anglaise.

Le gouvernement britannique a annoncé le 19 Juillet dernier qu’il enverrait une aide de 100millions de livres en cultures transgéniques pour le bétail en Afrique et entre temps le Times rapporte comment on peut sauver la planète en faisant manger de l’herbe au bétail… Et nos écologistes? Pour n’en citer qu’un : pour compenser votre carbone, la fondation Action Carbone de Yann Arthus Bertrand plante 200 hectares d’eucalyptus au Chili en terre des indiens Mapuche, alors qu’il décrit à juste titre cette culture comme destructive dans son film. Sur son site, comme premier exemple d’action écologique, il montre comment il apprend à enfouir du carbone dans le sol en Inde, ce qui provoquera à terme la destruction de leur sol et une diminution de leurs récoltes vivrières.

Un sol est vivant. Trop de charbon enfoui dans le sol se transformera en charbon fossile, incommestible pour les bactéries du sol, peu à peu elles mourront et le sol ne remplira plus son rôle d’échange d’eau et de minéraux pour les plantes. Le premier signe est l’apparition de Tanaisie une plante indicatrice du carbone fossile.

Alors tout compte fait, c’est bien que Copenhague ne soit pas passé, car nous ne sommes pas encore prêts.
Jetez un oeil sur le dernier salon de l’agriculture de Kaboul, cela donne froid dans le dos.

Le manque d’argent en Afrique provoquera peut être plus de réflexions avant d’agir. Avec moins de moyen peut être se retournera-t-on vers la botanique, la sociologie des plantes, la microbiologie cellulaire, la mycologie… toutes ces sciences qui nous apprennent comment vit la nature. Une fois que l’on aura compris on pourra réellement augmenter nos chances de nourrir la planète. Alors il vaut mieux repousser Copenhague à 2015.

Mais entretemps il faut agir pour multiplier les bons résultats et prouver l’intérêt de ces recherches: les prochains projets de l’équipe SOS SOiL sont au Maroc et en Ethiopie. Il est question de former les paysans à la frontière de l’Afghanistan et du Pakistan… mais pour l’instant cela se poursuivra à travers internet.

Peut être que si Copenhague était passé, les crédits auraient été suffisants pour lancer là aussi les OGM et arrêter nos effort de développements de cultures intensives avec une meilleure appréhension des richesses de la nature . Comme le Foreign Office britannique qui, à titre d’aide aux pays pauvres, a offert en Juillet 100 millions de Livres Sterling à l’Afrique pour produire les OGM qui sont interdits en Europe.

Communiqué : proposition de dépollution de la plaine de la Crau

October 29th, 2009

Le 7 Aout dernier un pipeline se fissure dans le parc naturel des Coussous de la Crau entre Arles et Fos sur Mer : 4000 t de pétrole se déversent sur 5hectares.

Nous lançons aux autorités compétentes une proposition d’accompagnement des mesures de dépollution réalisées dans la réserve naturelle de la Crau, afin de garantir une dépollution complète et durable pour faire repartir la flore classée Natura 2000.

Qui sommes nous ?

SOS SOil, c’est un bureau de design agricole français : nous intervenons en conseil pour la gestion d’espaces agricoles importants et de leur biodiversité en Argentine, en France, Espagne et Belgique. Ces missions nous ont confronté à des pollutions chimiques, notamment d’hydrocarbures graves, pour lesquelles nous avons développé, en collaboration avec des partenaires commes le laboratoire américain Fungi Perfecti, des protocoles de dépollutions efficaces, durables et économiques.

Ce que nous proposons :

Compléter les efforts de dépollution du chantier de dépollution en cours, en mettant en place des protocoles de digestion du pétrole par des organismes vivants naturels, non polluants : les mycéliums.
L’expérience nous a montré que les mycéliums qui digèrent la lignine et la cellulose du bois étaient à même de digérer les hydrocarbures qui sont constitués par des liens chimiques identiques. Ils transforment les hydrocarbures en polysaccharides (sucres), protéines, enzymes, alcools et CO2 ; c’est à dire en engrais pour les plantes.
Un suivi de cette dépollution « naturelle » pourra être assuré avec le laboratoire de Biotechnologie industrielle du CNRS, de manière à former à cette méthode pionnière en France, un thésard ainsi que de constituer une formation spécialisée pour que les personnes du sites de la Crau soient à même de répondre aux pollutions futures, pouvant procéder de la dizaine de pipelines qui traversent la Crau.

Avantage de la méthode :

Une fois les souches de mycélium bien implantées sur site, elles se développent rapidement et vont chercher la pollution là où elle se trouve :
Si le pétrole est à 10m de profondeur, ou bien se dilue dans la nappe phréatique, le mycélium se développera en conséquence pour aller s’en nourrir. Il se développe en fonction de l’échelle de la pollution et disparaît lorsqu’il n’y a plus rien à manger.
Une fois mise en place, la souche se développe d’elle même : elle évite toute intervention répétée de machinisme lourd sur le lieu.
Une fois la pollution digérée, le mycélium fructifie en champignon et relance la chaine alimentaire naturelle du lieu.

Degrés de pollution en plaine de Crau :

4 000 m3 d’hydrocarbure brut se sont déversés sur 5ha de la réserve naturelle de la Crau. 40cm de terre superficielle ont été retirés par 2000 rotations de camions dans la réserve. Des signes de pollution persistent : une évaluation est en cours pour déterminer son ampleur. Désormais, les estimations portent sur 15hectares pollués, sur 2m environ. (3xplus en superficie et en pofondeur).
La roche est désormais du Pudding calcaire dur et poreux sur 1,5m environ (qu’il faudra attaquer au marteau piqueur notre solution n’est pas choisie). Sous le Pudding la nappe phréatique (230 000 uilisateurs) affleure à 10m et risque d’être polluée.
La pollution rémanente continue à se diffuser sur une surface alentour en cours d’estimation par les experts.

Stratégie :

Adapter les mycéliums au lieu, à partir de spores de champignons et de mycéliums avides d’hydrocarbures développés en laboratoire.
Créer des souches solides à partir de substrats naturels locaux (foin de la Crau, etc.)c’est la meilleure façon de reclancer la biodiversité spécifique à la Crau.
Mise en place et suivit du développement du mycélium : arrosage dans l’éventualité de sécheresse, protection et renforcement des substrats en cas de tempête.
Suivit de la dépollution et remise de comptes rendus réguliers et des conclusions du laboratoire sur la dépollution, aux autorités compétentes.

Le seul problème c’est que cette solution coute 10 à 100 fois moins chère que les solutions traditionnelles. Qui peut bien gagner de l’argent avec cela? Dessous de table, enveloppes… qui peut bien les donner avec si peu d’argent, des budgets si faibles?

Plus fort que le chocolat: the milky way… les français sont-ils vraiment des veaux?

September 22nd, 2009

Il n’y a rien de plus difficile que d’être producteur laitier aujourd’hui… Et ce qui se passe ces jours ci en Europe me rend triste : Pourquoi verser le lait des vaches dans le sable… le lait des vaches…VACHEFLEURFACE

“Quand je faisais mes camember, mes vaches… elles produisaient 1500, 2000 litres/an. Aujourd’hui ils font 9 000… 15 000 litres… l’herbe? elle n’a pas changé l’herbe; elles mangent toujours la même chose les vaches…” Voila la conversation que j’ai eue avec Monsieur Durand, à la retraite aujourd’hui, qui fabriquait l’icone ultime du Camembert: le Royal Montgomery…

Son fromage était le seul fromage accepté à la table du Général de Gaulle… à la table des Windsor… Duke of Kent et the Queen of the United Kingdom… petit monde copain de fait d’arme. Je rêvais que Monsieur Durand refasse son fromage, disparu depuis 20 ans, pour montrer aux visiteurs du SIAL, le mondial de l’alimentation, à quoi pouvait ressembler un Camembert, comme on en faisait avant l’industrie.

Le Camembert n’est plus ce qu’il était? Question gout, il peut s’améliorer toujours, même si ce n’est plus celui de mon enfance; certains continuent à être respectables et puis, je ne suis pas le même non plus.

La question n’est pas là. Lorsqu’on défend le lait, on parle fait : nutrition, calcium, vitamines, minéraux, métaux… Le goût? on s’en tape maintenant. Non?

De 1500 à 10000 litres… le même territoire, la même herbe… de deux choses l’une : ou le lait a dix fois moins de constituants, ou la nourriture est complétée… et là je me tourne vers le mais et le soja. (Je ne débaterai même pas ici la nutrition à partir du silos qui est une fermentation alcoolique de soja ou mais local-entre autre-… faisant du lait le sous-produit d’une cirrhose de foie d’êtres alcooliques… cheers)

Comment a-t-on pu transformer ces vaches en usines à lait?

Une bonne sélection à la nourriture riche : Qu’est ce que vous faites quand on vous gave de sucre et d’huile? et toujours avec le même menu… une équipe gagnante cela ne se change pas…

Alors tourteau de soja… provenance Brésil… OGM, transgénique ou non, on s’en fou ce n’est pas obligatoire de le dire... même si le chercheur qui les a inventé affirme que ces sojas secrètent des toxines toxiques pour l’homme… la vache?

Mais pour la vache, à ce régime fort en azote et sucres rapides, le foie en prend un coup de toute façon… donc les défenses immunitaires ne sont pas vraiment au top… ail… les parasites attaquent… c’est pas grave un coup de chimie et ça repart… au lieu de résoudre le problème, on casse le thermomètre… et puis une machine à lait cela se remplace… grincheux, va… et la chimie nous la buvons dans le lait… cheers.

Le lait c’est pour les veaux. “Les Français sont des veaux” disait le Général, tout est dans l’ordre…

Dans un monde normal, les vaches tirent tous les bienfaits du lait de l’herbe qu’elles mangent… nous n’avons pas un estomac capable de faire de même… Nous? nous avons la curiosité et un cerveau pour nous renseigner… Ce n’est pas la vache qui produit le calcium et les protéines du lait… elle le synthétise à partir des plantes qu’elle mange… et elle en met pas mal de côté pour elle au passage, elle est grande fleurette, il faut qu’elle se nourrisse…

Eh bien nous, nous pouvons faire la même chose… sans piquer à la vache le lait de son veau…

Prenez l’amarante: une céréale mexicaine dénigrée jusqu’ici alors qu’elle détient un potentiel culinaire sans pareil…

Selon la FAO (Food and Agriculture Organisation – les Nations Unies de la faim – ou de la bouffe, selon):

L’amarante = des protéines 16% , le lait 3,5% ; de la lisine, un amino acide base de l’ADN pour laquelle on nous pousse à boire du lait car on ne le produit pas, lisine donc amarante = 85%, lait = 49%… glucose: amarante = 63mg, lait = 5mg… Calcium: amarante = 162mg, lait = 118mg… fer = 10mg, lait = 0,1mg… magnesium, amarante = 455 mg, lait = 93mg…

En résumé: l’amarante nourrit 15 fois plus que le lait, apporte 50% de plus de calcium, satisfait votre ADN avec la lisine et vous rend 4,5 fois plus heureux que le lait en vous apportant plus de magnesium que le chocolat…

Eh… Ce n’est pas parce qu’on vous présente une molécule de calcium devant le palais que vous allez l’attraper… Il vous faut tout un attirail… provitamine A, bla…bla… La trousse à outil n’est pas dans le lait… elle est dans la paquerette… Vous l’avez oublié celle-là… La vache mange la paquerette pour fixer le calcium. Et vous?

Si en plus je vous parle de la capacité de l’amarante à diminuer le taux de cholestérol dans l’organisme en diminuant le taux de sucre du foie de 50%… alors que le lait en apporte… et pourtant il y a des marques qui font des produits laitiers pour diminuer le cholestérol… taqués en touche par le FDA (Food and Drug Administration – bureau américain des fraudes) pour déroger à la loi et au bon sens républicain…

Alors?… Sommes nous vraiment des veaux? … Désolé.

SOS Sols : le riz fou…

April 7th, 2009

Pendant que la fondation française de compensation carbone (vous trouverez un calculateur de votre empreinte carbone en lien), s’occupe de donner l’exemple sur quelques centaines d’hectares dans les pays pauvres à grand renfort de communication et de partenaires prestigieux… Un drame se déroule sous nos yeux dans nos terres françaises…
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Les rizières de Camargue sont mises en eau. Cela provoque un dégagement de gaz à effet de serre équivalent à un embouteillage place de l’Étoile à Paris par hectare. En effet on estime que la culture de 1kg de riz produit 120gr de méthane, ce qui fait de la rizière inondée le second producteur mondial de méthane avec 60 million de tonnes juste derrière l’élevage qui en fait 80 million.  En Camargue, on parle ici de milliers d’hectares qui dégagent des tonnes de méthane, gaz 24 fois plus efficace que le carbone lorsque l’on parle de réchauffement de la planète.

On croirait marcher sur la tête : la Camargue est promise à une disparition certaine d’ici 30 ans par les scientifiques et pourtant on dirait qu’ils ont envi d’accélérer le processus…

Incroyable. Bio ou pas bio, ils font tous la même chose : ils labourent la terre, puis inondent la terre… Heureusement que la main d’œuvre est très chère car sinon ils seraient capables de faire comme en Asie en lançant des armées de besogneux à repiquer le riz…

Tout cela alors que le Japonais Masanobu Fukuoka dans son célèbre livre, « la révolution d’un seul brin de paille », nous apprend que cette méthode ne sert à rien. Fukuoka était un biochimiste japonais, mort en 2008, dirigeant la recherche sur les pesticides pour l’agriculture pendant l’effort de guerre japonais de la seconde guerre mondiale, qui après la guerre a lancé l’agriculture naturelle.

Il a démontré que nous pouvons maintenir des rendements de riz considérables tout simplement en choisissant de le faire en accord avec la nature : cela consiste à planter le riz dans les herbes hautes sans préparer le sol, en l’associant à une légumineuse (trèfle par exemple) ; puis de couper les herbes 10 jours plus tard en laissant la paille sur place pour faire un mulch. Enfin 10 jours avant de récolter le riz planter une céréale d’hivers, de l’orge par exemple, toujours associée à une légumineuse… pour ne jamais laisser la terre à nu et toujours l’enrichir.

Pour Fukuoka, la technique asiatique de rizière inondée, demandant beaucoup de travail et de main d’œuvre a été instauré au Japon par les Shoguns pour arrêter les jacqueries et occuper le paysan japonais à travailler…

Une question tout aussi grave : Où sont passées nos carcasses et nos farines animales que l’on avait oubliées depuis le scandale de la vache folle ?

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En Camargue encore… Ils ont une nouvelle chose cette année pour le riz : depuis la fin Mars des milliers de gros sacs blancs jonchent des centaines de milliers d’hectares au bord des rizières : de l’engrais organique… Voici ce que l’ont fait désormais des carcasses animales.

Souvenons nous: avant on donnait les farines animales aux animaux cela provoqua le scandale de l’ESB, l’Encéphalite Spongiforme Bovine, plus connue comme le scandale de la vache folle… Désormais les farines animales servent à nourrir le riz, bio ou pas… Peut-être devrions nous prendre plus de précaution? Ou bien si ces précautions ont été prises, annoncer qu’il n’y aucun danger quelqu’il soit.

C’était déjà étonnant d’avoir du riz bio cultivé avec l’eau du Rhône qui a été interdite à la pêche du fait de ses teneurs excessives en PCB pathogènes pour l’homme. Voilà maintenant que l’on nourrit le riz à la farine animale…

engraisbioLes prions, ces cellules ultra-résistantes, mises en cause lors du scandale de la vache folle, sont-elles vraiment détruites par le procédé utilisé par le fabricant ?

La mention sur le sac « ne pas faire pâturer d’animaux dans un délais de 21 jours après l’épandage » n’est pas trés rassurante… que ce passe-t-il si des animaux mangeaient ces farines animales? Que ce passe-t-il si un coup de mistral nous envoie une bonne bouffée de farine d’un sac éventré?

En tout cas ici en Camargue, les énormes sacs de farine animales sont partout, dans les champs, à côté des habitations, au milieu des mas. Et cela sent fort. Les chiens et les renards téméraires éventrent parfois les sacs, mais s’en repentent très vite, avec des maux de ventre extrêmes. Un petit fox-terrier de 4 mois a failli crever fin Mars, après avoir mangé de l’engrais.

Le pire est que cet engrais n’est pas seulement utilisé par les rizicoles ; les producteurs de légumes bio et les maraîchers du coin en utilisent presque tous, vous pensez… de l’engrais organique. (rappelons : “organic” en anglais signifie bio).

Mais revenons à nos esprits. Encore une fois on répend de l’engrais NPK sans savoir si la terre en a besoin. On cultive encore sans chercher à connaître les sols. On applique des recettes d’une manière systématique sans rechercher à comprendre les phénomènes naturels qui puissent aider l’agriculture. Peut-être un jour écoutera-t-on le vieux sage japonais qui réalisait record de récolte après record en utilisant la manière naturelle de cultiver, alors qu’ici année après année les rendements diminuent. Peut-être serait-il temps d’y réfléchir et de se remettre en cause. Sauvons notre sol pour les générations futures.

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Ah, juste encore un petit geste pour la planète : les produits ici sont répandus aussi par hélicoptère… le gros moustique de Camargue qui asperge de son nuage toxique tous les champs autour des maisons …

Je ne sais pas si il est compensé carbone cet hélico là? Qu’importe, je vous laisse apprécier ces évolutions impressionnantes, le pilote est sans doute l’un des plus chevronnés en France.

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