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Posts tagged ‘Design agricole’

Les pesticides changent de climat ou de planète?

December 10th, 2009

maisnet
Mes chers amis, une chose incroyable est arrivée en marge de la Conférence sur le Climat de Copenhague, un véritable changement de climat mental, un réchauffement pour les coeurs, une vraie bonne nouvelle : le trés respecté Centre de recherche de Routhamsted communique sur des protocoles de culture du maïs sans pesticide et sans engrais.

Oui vous avez bien lu, cela provient d’un des centres de recherche des nouvelles technologies agricoles européens les plus à la pointe, digne héritier de l’effort de guerre britannique qui produisit l’agent orange, les OGM etc., qui par la voix du Pr. John Pickett, son chef du département des insecticides et fongicides récemment rebaptisé “laboratoire de chimie biologique”, du centre également rebaptisé “centre de gestion durable des pestes et maladies”, ceux là mêmes qui ont inventé récemment le Pyrètre synthétique et bien d’autres produits que l’on retrouve dans notre assiette, que l’on fixe petit à petit dans notre organisme, à corps défendant avec les légumes que nous mangeons; et sans le prévoir, les bords de mer reçoivent les eaux des sols agricoles, se couvrent d’algues toxiques, tuent les animaux qui s’y frottent; on aimerait bien transformer ces algues en quelque chose, mais ce n’est pas encore une priorité, malgré les centaines de millions d’euro qui y sont consacrés (+600 million en France seulement).

Bien sûr, le trés sympathique professeur Pickett ne renie rien de ses vieux amours de chimie inorganique et de ses poudres de perlimpin qui font la joie du commerce et de l’endettement des paysans. Mais voila son discours est désormais clair et radical : il prêche la bonne nouvelle; “Pays en voie de développement, vous n’avez plus besoin de pesticides, ni engrais pour faire pousser votre maïs : vous avez désormais la technique du “Push&Pull”, la “trappe et le repoussoir”, pour vous permettre d’augmenter vos rendements de 50 à 600%”.

De quoi s’agit-il? Tout simplement d’utiliser les moyens que la nature nous a mis à disposition pour augmenter ses rendements au plus faible coût.

En plus d’un sol généreux et de l’eau, le maïs a besoin de deux choses pour pousser : de l’engrais sous forme d’azote et d’éviter les attaques des petits vers de la pyrale, des petites mites qui l’ont élu meilleure pouponnière du siècle. Notre brillant laboratoire a repris mine de rien, les études de l’illustre botaniste Josia Braun-Blanquet, publiées en 1922 dans son livre “la Sociologie des Plantes”; un livre aujourd’hui épuisé, que j’ai réussi à acheter par internet car l’Université agronome de Bradford se débarassait de ses vieux bouquins, jugés inutiles pour l’enseignement d’un agriculteur moderne.

Pourtant “la Sociologie des Plantes” de Braun-Blanquet et les “Cours d’Agriculture” de Rudolf Steiner, inventeur de la biodynamie, devraient être les deux ouvrages de référence sur la table de nuit de tout agriculteur.

De quoi s’agit-il? Planter le maïs avec deux autres plantes : l’une va le protéger des prédateurs, l’autre va lui donner de l’engrais et attirer les insectes auxiliaires, qui vont le débarrasser des nuisibles.

La première est une graminée la Pennisetum purpureum, plus connue sous le nom d’herbe à éléphant, car elle pousse jusqu’à 3m de haut et fait le délice de tous les Dumbo du Kenya. C’est aussi le pécher mignon de la pyrale une petite mite qui détruit le maïs, qui la préfère de beaucoup. Mais voila, dés que la petite mite a pondu dessus, notre herbe à éléphant qui connait la musique, sait parfaitement se défendre : elle produit une résine qui digère les oeufs de pyrale. La nature est bien faite n’est ce pas? En plus les racines de notre pennisetum n’occupent pas du tout le même terrain que celles du maïs : elles plongent bien plus profond, empêchant toute érosion du sol et favorisant une bien meilleure pénétration de l’eau tout en retenant l’humidité pour le maïs qui en a bien besoin en plein été. Notre herbe empêche l’évaporation. Pas mal.

La seconde plante que l’on sème est une légumineuse, le Desmodium Ssp, une sorte de haricot. C’est bien connu, les légumineuses sont championnes toutes catégories pour fixer l’azote de l’air dans le sol, grâce à leur nodosités racinaires et aux mycéliums de champignons avec lesquels elles sont associés. Donc plus besoin d’engrais pour le maïs. Cet azote là, contrairement au synthétique minéralisé, est complètement assimilable par le maïs. En plus les desmodiums font des jolies fleurs roses en forme de gueule de loup, qui attirent toutes les mini guèpes coquettes bien plus que le dernier parfum à la mode. Ces guèpes ont pour plat favorit justement les petites mites qui aiment tant notre herbe à éléphant. L es desmodium peuvent fixer entre 200 et 250 kg d’azote par hectare. Si d’aventure, il y en a trop pour notre maïs, en agriculture les excès sont pires que les carences, et bien notre desmodium provoquera la pousse d’astéracées, les petites herbes médicinales à fleurs qui elles aussi font le bonheur de nos guèpes et pollénisateurs.

Alors pendant qu’on y est, profitons en et plantons autour de notre champs des astéracées comme le tournesol ou bien le fameux Yacon Smallanthus sonchifolia, de la même famille et des radis comme le Raphanus sativus niger, le radis noir, ou la maca, lepidium meyenii, qui apporteront leur dose de soufre et éloigneront les prédateurs de nos astéracées…

Résultat? Au lieu d’une seule récolte de maïs, nous avons encore plus de maïs et un bon fourrage pour les vaches et une récolte de tournesol et une récolte de yacon qui nous servira de sucre même aux diabétiques et des radis noirs et de la maca plein de vitamines. Pas mal?

En plus on aura un beau champ tout vert, plein de fleurs et de vie. Car pour avoir une vrai bonne récolte, on n’aura pas labouré, les semis du maïs et de desmodium se font directement, semis direct sans labour et le reste à la volée. Pas trop fatigant tout cela. En plus le Pennisetum et le desmodium sont des plantes pérennes; une fois qu’ont les a planté c’est bon pour les années suivantes et le champs sera toujours vert et toujours fertilisé et humide.

A côté de ce protocole de culture du maïs, en Argentine nous en avons lancé un autre, histoire de décomplexer le paysan qui s’occupe du potager. Nous l’avons appelé le protocole de l’Inca, car il est inspiré des anciennes techniques décrites par les fouilles archéologiques non loin de Puno au Pérou, autour du lac Titicaca qui est encore utilisé par les indiens Hopi au Sud des USA :

Dans la même parcelle, on a planté toutes les variétés possible de maïs des Andes imaginables, toutes les couleurs de graines. Notre paysans a absolument voulu travailler la terre, bien qu’on lui ai dit que ce n’était pas la peine. Qu’est ce que vous voulez, s’il ne travaille pas, il est convaincu qu’il ne récoltera rien. Tout travail mérite salaire, même si cela ne sert à rien.

Au pied de chaque maïs, on lui a dit de planter une fève, un haricot et un petit pois et au milieu des rangés, des graines de potirons et autres cucurbitacées. Au Nord, face au soleil austral, du yacon, au sud du tournesol et tout autour bordant l’herbe des radis et du maca. Sa petite parcelle c’est ainsi transformée en un véritable village de plantes où toutes jouent un rôle pour la communauté et s’entendent en parfaite harmonie, enrichissant la terre et préservant l’eau. Tout pousse à merveille et nous attendons 7 récoltes au lieu de notre seule récolte de maïs.

Cela laisse présager de superbe bombances gastronomiques et donne de l’espoir quant au futur de la sécurité alimentaire de la planète.

Voila ce que j’appelle une belle démonstration du design agricole.

Voila un exemple que l’on doit suivre si l’on ne veut pas subir les grincheux alarmistes qui veulent vous vendre leurs chimie fort douteuse. Merci Professeur Prickett.

Décembre 1984, Il y a tout juste 25 ans, souvenez vous : Bhopal, des centaines de milliers de morts que l’on ne finit plus de compter. A Bhopal, Dominique Lapierre qui se bat depuis 25ans pour aider les survivants à se soigner et vivre ; il a créé une fondation en leur léguant tous ses droits d’auteur ; les Lapierre se démènent à travers la planète entière pour que cela n’arrive plus jamais.

Si on avait expliqué aux paysans indiens qu’ils pouvaient se passer de pesticide pour faire la Révolution Verte, on n’en serait pas là. On ne construit pas une usine pas rentable.

Souvenez vous du Zyclon B des camps Nazis, de ses 5 millions de morts ; plus récemment des projectiles organophosphorés reçues par les Kurdes gazés de Halabja en 1988, Falloujah en 2004, le Liban en 2006 et j’en passe et des meilleures… voici quelques produits dérivés de la recherche sur les pesticides. Pensez y ; ayez en tête le type d’industrie que vous soutenez au moment d’acheter vos produits phytosanitaires. Herbicides et pesticides servent à tuer.

Il ne sert à rien de tuer aveuglément la nature. Renseignez vous sur la vie et comment cela marche d’abord. Vous y gagnerez au centuple en appliquant des protocoles de culture tels que nous avons décrits aujourd’hui.

Etude des sols pour l’agriculture

March 22nd, 2009

En tant que consultants, nous apportons notre expertise pour des diagnostiques de sols à l’attention des agriculteurs pour le développement de l’agriculture biologique.

Nous intervenons au Pérou dans le cadre de l’opération Tika Papa (fleur de patate en Quechua), pour le développement de la patate des origines, en Argentine, sur 40 000ha d’élevage… la suite des événements dans la rubrique design agricole…

Notre mission se déroule en plusieurs étapes :

Etape 1 : trouver de l’eau.

Avant toute étude sur le terrain et en cas de manque d’eau, nous étudions les zones aquiphères du sous-sol par satellite radar, grace à Alain Gachet le créateur de cette technique. Les images radar satellite d’Alain Gachet vont jusqu’à 30m de profondeur afin de trouver la présence d’eau mais également pour comprendre son historique et sa future évolution. Cette étude nous permet de disposer des coordonnées GPS exacte où il faut forer le puit.

Etape 2 : Comprendre le sol. 80% des êtres vivants sur cette planète sont sous le sol. Nous lançons un diagnostique des sols par les plantes bio-indicatrices avec le botaniste Gerard Ducerf, le créateur de la technique. Gerard Ducerf est également ramasseur de plantes médicinale. Il a participé à l’organisation des équipes de collecte de plante de laboratoire comme Boiron par exemple, pour la phytothérapie, l’homéopathie comme pour la production d’huile essentielle.

Le sol recelle toute une diversité de graines depuis de trés longues années souvent. Ces graines vont lever leur dormance seulement lorsque les conditions pour germer demandées par leur génotype sont en présence. Lorsque l’on connait leur biotope, leur biome original, la biochimie et les conditions génétiques qui lui sont attachées, la présence de cette plante définit non seulement l’état du sol, mais également son évolution et sa dynamique. De la même manière que l’état d’un sol peut impliquer la culture de certaines plantes…

Cette étude peut être complétée par des carotages de sol éventuellement. Cette technique classique viendra confirmer ce que l’observation de la nature par les plantes bioindicatrice nous aura déjà apprise. Les bio indicateurs nous permet de faire des études sur de trés vastes territoires avec beaucoup moins d’investissement et beaucoup plus de précision que par les méthodes classiques.

Etape 3 : Dépolluer, planter & fertiliser de manière durable. A partir des études effctuées nous pouvons conseiller sur les décisions à prendre les plus adaptées à chaque culture ou élevage. Notre intervention ne fait jamais appel à des artifices qui ne respecterait les principes de l’agriculture biologique. Nous tentons à chaque fois d’enrichir le sol grace aux solutions que nous démontre la nature par l’apport des éléments dont la carence nous est indiquée par les plantes; mais aussi en accélérant l’assimilation de ces éléments en particulier par :

  • la myco-dépollution : les champignons et leur myceliums sont les plus grands consommateurs d’hydrocarbones et de PCBs notamment (une route de 3m de large peut être traversée – mangée – par un champignon en 2 mois)
  • myco-fertilisants : le mycelium dépend des plantes, mortes ou vivantes, pour croitre. Il met les plantes en réseau, les fait communiquer et échanger informations, nutriments, déchets… il les protège et accélère leur cycle de croissance: plus elles s’épanouissent et prospèrent, plus le mycelium prospère et meilleures sont les récoltes…
  • myco-restoration : combinant les techniques de graines enrobées d’argile inoculées de spores de myceliums pour accélérer les première conditions du sol d’équilibre “argile/matière organique” afin que le sol s reconstitue et sorte d’une spirale de désertification.
Rappelons nous : Il n’y a pas un seul désert qui n’ait pas été créé par l’homme. Il est de notre devoir de réparer nos erreurs pour rétablir l’équilibre du climat et lutter contre le réchauffement de la planète.
Rappelons nous aussi: il peut suffir d’un jour pour créer un désert qu’il faudra 10 000 ans à réparer.  si vous l’aidez un peu en utilisant nos techniques, il vous faudra beaucoup moins d’années heureusement…
Rappelons nous que le désert du Sonora, entre le Mexique et le Texas était une forêt au XVIII siècle…
  • La sociologie des plantes : jouer sur la biodiversité des plantes avec intelligence… certaines plantes vivent en société et se transmettent des éléments pour leurs nutrition et leur défense, entre elles. Appliquée à l’agriculture cela vaut autant pour la rotation des cultures, que le compléments des plantes pendant la culture, la succession des plantes qui peuvent nous assister au long d’une culture, selon les saisons éventuellement; le but étant de se servir au plus de la nature pour la protection et le développement des cultures, avec le minimum d’apport extérieur…
  • Ne pas labourer : le labour a été inventé par les Egyptien pour que les paysans restent sages… Le labour ne repose sur aucune base scientifique, met le sol à nu en détruisant la flore bactérienne du sol et son organisation de mycélium. Le labour tue le sol. Un sol nu aprés le labour est un sol mort, de bactéries mortes qui pourrissent en dégageant des quantités spectaculaires de méthane et de carbone qui participent à l’effet de serre et au réchauffement de la planète.
Rappelons nous : la vie du sol dépend essentiellement de sa flore bactérienne. En surface les bactéries aérobiennes, qui vivent avec l’air; à partir de 5 à 10cm les bactéries anaérobiennes qui ne peuvent pas vivre à l’air. L’eau, par exemple, pénètre dans le sol grace aux échanges entre ces bactéries. Si on laboure, les bactérie anaérobiennes meurent, il n’y a plus d’échange d’eau, qui reste en surface et part ailleur; d’où érosion du sol et plus d’apport d’eau à la nappe phréatique.