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Posts tagged ‘labour’

“géopoltique de la faim” ou “sécheresse de la tête”?

November 1st, 2011

Jean Ziegler vient de publier “la géopolitique de la faim”.
Fonctionnaire et consultant international, Mr Ziegler est un homme valeureux qui tente de réveiller la conscience des hommes des pays riches sur la faim dans le monde.9782021061154_1_m

Ces experts ont lutté contre le sous développement toute leur vie au XX° siècle, alors que la famine s’est multipliée par 1000 et s’en prenait à leur propre pays. Aujourd’hui ils s’indignent sans mettre en cause leur part de responsabilité.

Jean Ziegler nous donne en exemple les paysans Bambara qui ont un rendement en blé 100 fois moins important que celui de la Beauce. Selon Ziegler la raison  en est le manque d’argent du paysan Bambara qui ne peut pas acheter d’intrants, d’engrais.

Ziegler réagit avec les réflexes de son siècle révolu : Non monsieur Ziegler, le problème n’est pas là. Le problème est l’idéologie que les ingénieurs agronomes, formés à l’école occidentale, essayent de disséminer dans l’esprit de ces paysans, qu’ils considèrent aussi incultes que leur terre. Labourer le sol et le bourrer d’engrais, revient à cultiver “hors sol” : appliquer la même formule partout sans faire cas des richesses et particularités locales du sol. L’agriculture n’est pas envisagée scientifiquement, mais toute imprégnée d’idéologie pour vendre des engrais fabriqués par les pays riches.
Tout cela pour faire pousser du blé, la même chose qu’en Europe; reproduire une monoculture du marché international alors que l’objectif serait de nourrir localement… le blé, une culture qui peut être considérée comme une culture de pénurie comparée à l’amarante, 3 fois plus nutritive que le blé, et les autres alternatives multiples et variées.
S’ils ont besoin d’engrais, il existe plleins d’alternatives à la chimie. ils disposent de la terre de termite par exemple : les termites digèrent tous les résidus de matière organique végétale avec l’aide de myceliums qu’elles élèvent pour transformer les carbone en sucres complexes qui sont les meilleurs engrais que l’on connaisse au monde. Dans les pays tempérés nous avons le lombric compost, chez les Bambara nous avons le termite compost. Mais attention il est extrêmement puissant. Il ne faut pas en mettre trop sinon on tue le sol par trop de luxure. Il faut bien observer à chaque étape la pousse des mauvaises herbes, les plantes bioindicatrices, pour vérifier que l’on n’est pas en excès d’azote. Car les excès d’azote provoquent les nitrites qui transforment le sol ferreux des Bambara en sol ferrique qui devient toxique pour l’homme et les animaux: les ions de métaux lourds chargés 3+ comme les ferriques sont responsables des maladies qui affectent le système nerveux, responsable d’alzheimer, de sclérose en plaque et autres… Nous le savons bien en Europe.
Le problème crucial pour le bambara au Mali est aussi le réchauffement climatique et l’accès à l’eau.
Ici le problème n’est pas la sécheresse mais l’ignorance : la “sécheresse de la tête” comme on dit au Mali.
Pourtant l”eau ne doit plus être un problème aujourd’hui. Chez SOS SOiL, Alain Gachet par sa lecture des images satellite radar de la NASA, trouve les nappes d’eau durables, comme il l’a fait au Darfour pour les camps de réfugiés. Ces nappes sont le véritable point de départ de l’agriculture… Mais des exploiteurs agricoles l’utilisent pour planter leur semences OGM et répandre leur chimie… La plupart des plans d’aide d’urgence contre la famine en Afrique de la Conférence de Copenhague masquait cette intention, et était des plans d’essais à grande échelle de nouvelles semences manipulées.
Monsieur Ziegler, je sais que vous ne cherchez pas à mal, bien au contraire et j’ai une grande admiration pour votre oeuvre. Mais il est temps de faire un bilan de ce système de pensée: il est bien de s’indigner au moment de prendre sa retraite. Il serait mieux d’appliquer des méthodes un peu plus scientifiques que le labour, la mécanisation et les intrants pour développer l’agriculture des plus pauvres; changer de modèle et l’appliquer : Un modèle durable nourri par les ressources locales et l’enrichissement permanent des sols : une agriculture plus rusée, la débrouille a souvent sorti l’Afrique de la misère. Dans un premier temps en tout cas.
Quand on a été expert à un très haut niveau dans un domaine où la situation a empiré par un facteur 1000 lors de son exercice : la retraite n’est pas le moment de s’indigner, mais de remettre en cause ses certitudes pour ouvrir de nouvelles voies. Car à tenter de justifier encore une fois ses croisades perdues on peut causer davantage de famine.

Ne voyez aucune polémique dans cette note : en parlant de Ziegler je parle de la lutte contre la faim dans le monde. Platon qui connaissait Anaximandre, celui qui a calculé avec précision le périmètre de la terre 600 avant JC, en prouvant qu’elle tourne autour du soleil, Platon n’a jamais parlé d’Anaximandre pour ne pas en faire la publicité. Ne pas en parler, l’ignorer était tuer sa théorie dans l’oeuf. Platon a tué Giordano Bruno de cette manière.

“Ces agriculteurs qui m’ont prétendu pendant des années, qu’ils étaient les plus compétents pour protéger la nature; qu’ils le prouvent maintenant.” le ministre de l’agriculture britannique, le 10 Juin 2010..

June 14th, 2010

Un véritable pavé dans la mare au micro de la BBC.

James Paice, le tout nouveau ministre de l’agriculture britannique annonce la couleur en lançant son tout premier programme pour redynamiser le secteur. “Que ceux qui affirment protéger la nature, passent aux actes”.
Un poing sur la table qui fait écho à une directive européenne que l’on n’ose à peine évoquer dans les autres pays de l’Union.

Oui, il est possible de cultiver sans détruire la nature. James Paice sait qu’il y a d’autres moyens de faire de l’agriculture pour obtenir autant de rendements, sans détruire la nature d’une manière systématique, comme il a été fait depuis 40 ans.

Le ministre sait de quoi il parle; il est ingénieur agronome et s’occupe de politique agricole depuis 40 ans. Pourtant c’est le premier ministre de l’agriculture européen qui ose sortir de son flegme pour monter aux créneaux. Tous ceux qui le suivront seront aidés. 6 milliards de Livres du budget agricole et d’aides européennes sont à la clef. Vous polluez? Vous ne voulez pas évoluer? Pas d’aide. Reste à voir si ce n’est pas un effet d’annonce. Mais saluons son panache, le geste n’est pas anodin. Même les verts n’oseraient pas.

En effet rien ne va plus : Qu’avons nous fait toutes ces années au nom de l’objectif de rentabilité de l’agriculture pour nourrir la planète?w Le XX ème a été un “seculus horribilis” pour la nature. Nous avons tout bradé… où est passé le bon sens paysan?

En 1945, 6 à 8 millions de lièvres dans les plaines anglaises, aujourd’hui 600 000.
4 millions de faisans sauvages, aujourd’hui 200 000.
82% de petits tétrats rouges, les emblématiques grouses d’Ecosse, 93% des tétras noirs, ont disparu. Les grand tétras, le fameux coq de Bruyère? Il y en avait entre 50 et 70 000 en 1970. Aujourd’hui 2 200; et pourtant il est protégé.
La perdrix grise? 80% ont disparu en 40 ans, il n’en reste que 242 000.
Les oiseaux migrateurs on n’en parle même pas; ils ne sont pas recensés, ils n’ont pas de pays.

La chasse? Ridicule. Les chasseurs ont même tenté de réintroduire du gibier. On leur a interdit ces dernières années car, sans le savoir, les animaux introduits dégénéraient les souches sauvages. Ils les faisaient disparaître encore plus vite.

Non. En toute impunité nous avons laissé faire; nous avons encouragé et financé une agriculture qui a utilisé toujours plus de chimie, insecticides, herbicides, engrais, surmécanisée.

C’est bien normal, tout ce qui a été développé pour la guerre, fil barbelé, gaz orange, tank… une fois en temps de paix, il a bien fallu trouver des clients, reconvertir les usines, trouver des débouchés.

Le tristement célèbre Zyclon B, inventé par le prix nobel de chimie 1918, Franz Haber, qui a éliminé 6 millions de juifs, est devenu un insecticide; l’agent orange, mis au point pour éradiquer les cultures de riz et affamer les japonais et les chinois en 45, responsable de générations de morts et malades chroniques au Viet Nam, est devenu un herbicide…
Nous avons mis tout cet arsenal d’arme de destruction massive dans les mains de l’agriculteur; alors quelques dégâts collatéraux, c’est bien normal.

Et ce matériel coute cher. il nécessite de s’endetter, faire du crédit. On a donc tout intérêt à rendre le paysan dépendant : il fait tourner les banques, les syndicats, coopératives, le machinisme agricole, la chimie, les super marchés. Qu’est ce qu’il lui reste à lui? Des dettes? Pas toujours heureusement, on a bien profité du système.

Le perdreau qui vit sur sa terre? Il y a plus important, vous pensez bien. On laboure sa terre, désherbe son garde manger, élimine tous les insectes qu’il mange, rase les haies où il niche… Qu’est ce que c’est qu’un perdreau, face à notre sécurité alimentaire?
Le mot magique est lancé. La Sécurité, maître mot devant lequel tous s’efface, à tord ou raison.

A l’image de notre système bancaire, les champs eux aussi montrent leurs limites aujourd’hui : Les rendements baissent, les sol s’épuisent. On commence à se poser des questions sur cette course à l’armement, en engrais et pesticides.

Bon, cessons ce discours moraliste stérile. Il faut simplement reconnaitre que notre système de production est désuet et qu’il fait de gros dégâts : aujourd’hui il s’essouffle. Il y a d’autres manières de faire, que nous propose une meilleure connaissance du vivant, avec les dernières découvertes scientifiques.

Voila à quoi s’en prend James Paice en décidant de “protéger les petits oiseaux” et “la jolie campagne”; il utilise un prétexte aussi populiste, fort et creux que peut l’être la Sécurité.

Il y a des solutions, il les connait. La microbiologie cellulaire, la botanique, ces sciences mises au silence un temps par l’agronomie de la révolution verte, nous permettent désormais de comprendre le fonctionnement du sol, les relations des plantes entre elles… L’entomologie nous permet de comprendre comment les insectes peuvent devenir bénéfiques à l’agriculture. Nous avons désormais les moyens et les techniques de comprendre ce qui se passe : comprendre la VIe.

La bactérie, la nématode, le mycelium, le ver de terre, l’araignée, la perdrix… tous font partie d’une chaine alimentaire, d’une biodiversité dont l’équilibre est le meilleure garant de la qualité et de la durabilité de notre agriculture et de notre cadre de vie.

De belles paroles? Vous croyez vraiment? Cette semaine les Haïtiens ont refusé l’aide agricole des USA. Comme ils ont fini par manger les semences des plantations futures… les USA leurs ont proposé des semences de maïs transgénique comme aide humanitaire… avec le kit d’herbicides qui accompagne. Si les Haïtiens acceptent, ils ne pourront plus disposer de leur propres semences et seront contraints de se fournir ad vitam à l’étranger… Ils ont brûlé les semences.

Les origines politiques du labour, elles aussi ne sont plus à prouver. Elles sont chroniquées par le Japon des Shoguns, (cf. le riz fou); l’utilisation aveugle d’engrais sans se préoccuper une seule fois de la présence d’éléments nutritifs et des qualités du sol (cf. les plantes bioindicatrices)… Voici maintenant une démonstration télévisée diffusé au journal de 20heures français, sur l’efficacité des idées que nous conseillons tous les jours aux paysans en France, en Belgique et en Argentine.

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Il est possible d’avoir de meilleurs rendements en protégeant la nature.
En agriculture l’important c’est la biodiversité; et pour cela il est d’utilité publique d’arrêter le labour et toute utilisation de produits phytosanitaires chimiques. Chaque année l’équipe SOS SOiL le prouve avec succès sur des surfaces allant de centaines d’hectares en France à 40 000 ha en Argentine. Oui c’est possible. Qu’on se le dise.

Facebook et Twitter sont des champignons : les engrais chimiques n’ont qu’à bien se tenir

February 24th, 2010

CHAMPENCORE
Un de plus. Un protocole de plus pour remplacer les engrais chimiques, développé par l’équipe de SOS SOil sur les cultures en Argentine, en Belgique et ailleurs, vient d’être validé par une instance officielle Française.

“Les champignons, une ressource insoupçonnée” voila ce qu’annonce l‘IRD, l’Institut de Recherche pour le Développement, dans sa publication trimestrielle.

Nous ne sommes pas les seuls à avoir découvert la boite de Pandore; pour l’IRD, Robin Duponnois travaille au Mali depuis 2006, sur la poudre de termitière. Il a découvert qu’elle était un parfait engrais pour les récoltes maraîchères.

De quoi s’agit-il en réalité?

Les termites vivent en symbiose avec des champignons qu’elles cultivent. Ces champignons digèrent pour elles les résidus de plantes qu’elles rapportent à la termitière. Ils produisent du sucre, du miellat dont elles nourrissent leurs larves.

En fait ce sont les myceliums qui travaillent, le corps du champignon, car le champignon lui-même, avec son chapeau, est un peu le fruit du mycélium, qui porte ses spores. Le champignon lache des spores qui inoculent cet humus ultra riche.

Lorsque l’on répend la terre de termitière sur les cultures, on répend des spores de champignons qui vont devenir des myceliums associés à des bactéries. Ce petit monde s’organise avec les racines des plantes pour leur apporter toutes les ressources en eau et minéraux dont elles ont besoin. En échange la plante apporte au mycelium du carbone qu’ils transforme en sucre pour les bactéries, en engrais et en antibiotiques spécialisés. La boucle est bouclée.

C’est comme si on venait d’installer dans le potager un goutte à goutte automatique couplé d’un approvisionnement en oligo éléments et minéraux spécialisés à chaque type de plante. Sophistiqué non?

L’extrême intérêt du mycélium est qu’il peut grandir très vite pour aller chercher l’eau et les minéraux là où il y en a. Et si il n’arrive pas à grandir suffisamment vite, il sait “communiquer” avec son réseau social pour organiser les approvisionnements. Il utilise son Facebook et son Twitter. Bon, au niveau people, il ne s’agit là que de bactéries; mais c’est de cela dont on a besoin ici. C’est elles qui apportent l’eau en échange de carbone finement préparé.

Il n’y a rien de triste dans la “Malheur National Forest” à l’Est de l’Oregon aux USA, non, il y a simplement l’être le plus grand et le plus vieux du monde : un mycelium d’Armillaria, le champignon de miel.

Cet énergumène recouvre 1 200 hectares… non vous ne rêvez pas, la superficie de 1 665 terrains de football. On estime qu’il a environ 2 200 ans. Bien sûr on peut passer à côté sans le voir : seulement un jour, on a construit une route pour traverser la montagne… un mois plus tard la route avait disparue, digérée. Le mycelium a mangé tout le bitume qui la recouvrait, pour en faire du sucre, etc.

En fait, nombreuses sont les clairières gérées par des champignons. Ils apportent un équilibre nécessaire à la force d’une forêt naturelle. L’Armillaria est une sorte de rouille destructeur d’arbre; en réalité c’est aussi un régénérateur de forêt, de sa biodiversité et de sa vigueur. Tant que l’arbre est fort, il le soutiendra et l’aidera à pousser à fond. Puis quand l’arbre montrera des signes de dégénérescence, il sera impitoyable et l’achèvera sans pitié pour permettre aux plus vigoureux de prendre le relais.

C’est un peu hystérique; pour l’image du vieux sage de la forêt s’adresser ailleurs. Mais la nature a de la ressource. Cette rouille a deux ennemis qui vont la contrôler : des levures, mais aussi d’autres champignons, comme le champignon chou fleur, par exemple, le Sparasis crispa.

Voila pourquoi les vignerons, où les cultivateurs de patates, s’ils le veulent peuvent éviter complètement le mildiou, en réfléchissant sur les mêmes principes. En cherchant un peu, on trouve toujours quelque chose qui en équilibre une autre. Si c’est la nature qui s’en charge, c’est toujours plus efficace et durable.

En fait de très de nombreux champignons agissent comme des prébiotiques qui favorisent les bonnes bactéries, contre les mauvaises. Lesquelles sont bonnes, lesquelles sont mauvaises? Chacun son réseau; le bon ou le mauvais? Tout est relatif et circonstancié, n’est-ce pas? chacun son utilité… Alors que l’homme tue tout ce qui bouge à coup de pesticides au chlore ou au phosphore. Circulez ya rien à voir.

Pourtant ces échanges sont la base de la vie : la plante apporte le carbone avec ses feuilles qui tombent et par ses racines. Les myceliums ont tout intérêt à ce que cette plante grandisse le plus et le plus vite possible pour en bénéficier un maximum. Logique non?

Les conséquences de ce principe de base de la vie sont innombrables:
Une assurance anti bouleversement climatique notamment. S’il n’y a plus d’eau, il peut prendre le relais en en apportant l’eau de loin ou de profond; soit lui-même, soit en s’aidant de son réseau de bactéries associées, car elles aussi sont friandes de sucres. En peu de temps  Il devient une sorte de super goutte à goutte intelligent. S’il y trop d’eau, le mycelium et son réseau bactérien ira la stocker dans la nappe phréatique.

Ce réseau, bactérie-mycelium est organisé depuis plus de 600 millions d’années. Les plantes s’y sont inscrites il y a environ 400 millions d’année.  Il est tant que l’homme en “devienne fan”.

80% du vivant sur terre habite les 15 cm de sol en suface. Il faut se souvenir que le sol est un être vivant. S’il meurt, l’eau ne pénètre plus, elle ruisselle en surface, l’érosion est lancée. Ce sont les bactéries et les êtres vivants du sol, qui permettent à l’eau de pénétrer dans le sol. Les bactéries aérobiques qui vivent avec l’air sont en surface, les anaérobiques sont au fond. C’est la base de la vie du sol.

Lorsque l’on laboure, l’on tue toute la vie du sol. en brulant les unes par trop d’oxygène, en étouffant les autres en les enfouissant. En plus on détruit tous les myceliums. Simple, non?

Le plus drôle, c’est que cet institut français, l’IRD a l’impression d’avoir découvert la lune… alors que ces constatations scientifiques sont le résultat de très nombreuses recherches tout au long du XVIII, XIX et XX siècle. La liste de chercheurs est longue, je ne citerai que Braun Blanquet, encore une fois. On ne gagne pas d’argent en se basant sur des bactéries et des champignons, c’est comme l’air et l’eau on en a tant qu’on veut, cela ne rapporte rien; pas comme les engrais chimiques, pesticides, sans parler des fongicides. Personne ne va prendre un crédit pour s’équiper…

Détrompez vous, aprés avoir transformé l’eau en marchandise, voici le champignon, à quand l’air? Dans son grand élan pour aider les pays en voie de développement, l’IRD a breveté ses recherches. Breveté le vivant. Breveté l’inocula de termitière.

Monter une start-up au Sénégal pour vendre des arbres et des légumes inoculés, associés à des champignons, d’accord… mais breveter le vivant! Ils n’ont honte de rien; et tout cela au nom de l’aide des pays en voie de développement. Bon si cela peut rendre un semblant de sérieux à ces procédé naturels, pourquoi pas finalement. C’est vrai que si la technologie ne coute rien, elle n’est pas prise au sérieux. Mais quand même, breveter le vivant…

En chemin, ils ont appris que certains champignons pouvaient parasiter des insectes et devenir des biopesticides :
Le Cordyceps myrmecophilia par exemple, se développe sur les fourmis qui mangent le bois. On utilise les Cordyceps ssp. pour se débarraser des termites (aux USA, mais toujours pas en Europe). c’est absolument fascinant de voir comment une fois le spore se développer dans le corps de la fourmi, sans jamais toucher ses fonctions vitales, mais bien au contraire, en en faisant une super fourmi. C’est la que le mycelium apprend à controler le cerveau de la fourmi. Et le jour J il prend les rênes. Il fait monter la fourmi le plus haut possible et la fige raide. A ce moment un champignon pousse sur la tête de la fourmi et lâche ses spores le plus loin. Incroyable.

Ils ont appris qu’un arbres inoculé avec le bon champignon pouvait grandir 3 fois plus vite; C’est encore ce que font les USA depuis 2002 pour replanter les arbres sur la côte Ouest, surtout depuis les très graves incendies de 2006 et 2007.

Ils ont appris qu’un plan de pomme de terre peut donner jusqu’à 3 fois plus de rendement, ce que nous enseignons aux péruviens depuis 2003, un projet qui nous a valu la médaille d’or de la FAO (les Nations Unis de la Nourriture) pour la sécurité alimentaire. Une vigne pouvait devenir géante et super productive tout en respectant la qualité du vin, ce que nous enseignons en Bas Armagnac depuis 2009.

Ces techniques basiques de la vie que nous employons depuis des années, mises en place notamment en réfléchissant et analysant les techniques de culture “sauvage” avec mulch de Masanobu Fukuoka au Japon, ces Français veulent les breveter sous prétexte de les vendre aux pays du sud. Incroyable non?

Mais le vers est dans le fruit. Agriculteur du Nord même si l’on vous dit que tout cela n’est valable que pour le Sud, réveillez vous et posez vous des questions. C’est à la portée de votre intelligence, non? Etre agriculteur c’est jouer à la croisée des sciences, la botanique, l’entomologie, la mycologie, la microbiologie cellulaire… Mais avant tout, nous sommes à l’aire de l’information : faire de l’agriculture aujourd’hui c’est aussi informer et communiquer avec son sol.

SOS Sols : le riz fou…

April 7th, 2009

Pendant que la fondation française de compensation carbone (vous trouverez un calculateur de votre empreinte carbone en lien), s’occupe de donner l’exemple sur quelques centaines d’hectares dans les pays pauvres à grand renfort de communication et de partenaires prestigieux… Un drame se déroule sous nos yeux dans nos terres françaises…
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Les rizières de Camargue sont mises en eau. Cela provoque un dégagement de gaz à effet de serre équivalent à un embouteillage place de l’Étoile à Paris par hectare. En effet on estime que la culture de 1kg de riz produit 120gr de méthane, ce qui fait de la rizière inondée le second producteur mondial de méthane avec 60 million de tonnes juste derrière l’élevage qui en fait 80 million.  En Camargue, on parle ici de milliers d’hectares qui dégagent des tonnes de méthane, gaz 24 fois plus efficace que le carbone lorsque l’on parle de réchauffement de la planète.

On croirait marcher sur la tête : la Camargue est promise à une disparition certaine d’ici 30 ans par les scientifiques et pourtant on dirait qu’ils ont envi d’accélérer le processus…

Incroyable. Bio ou pas bio, ils font tous la même chose : ils labourent la terre, puis inondent la terre… Heureusement que la main d’œuvre est très chère car sinon ils seraient capables de faire comme en Asie en lançant des armées de besogneux à repiquer le riz…

Tout cela alors que le Japonais Masanobu Fukuoka dans son célèbre livre, « la révolution d’un seul brin de paille », nous apprend que cette méthode ne sert à rien. Fukuoka était un biochimiste japonais, mort en 2008, dirigeant la recherche sur les pesticides pour l’agriculture pendant l’effort de guerre japonais de la seconde guerre mondiale, qui après la guerre a lancé l’agriculture naturelle.

Il a démontré que nous pouvons maintenir des rendements de riz considérables tout simplement en choisissant de le faire en accord avec la nature : cela consiste à planter le riz dans les herbes hautes sans préparer le sol, en l’associant à une légumineuse (trèfle par exemple) ; puis de couper les herbes 10 jours plus tard en laissant la paille sur place pour faire un mulch. Enfin 10 jours avant de récolter le riz planter une céréale d’hivers, de l’orge par exemple, toujours associée à une légumineuse… pour ne jamais laisser la terre à nu et toujours l’enrichir.

Pour Fukuoka, la technique asiatique de rizière inondée, demandant beaucoup de travail et de main d’œuvre a été instauré au Japon par les Shoguns pour arrêter les jacqueries et occuper le paysan japonais à travailler…

Une question tout aussi grave : Où sont passées nos carcasses et nos farines animales que l’on avait oubliées depuis le scandale de la vache folle ?

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En Camargue encore… Ils ont une nouvelle chose cette année pour le riz : depuis la fin Mars des milliers de gros sacs blancs jonchent des centaines de milliers d’hectares au bord des rizières : de l’engrais organique… Voici ce que l’ont fait désormais des carcasses animales.

Souvenons nous: avant on donnait les farines animales aux animaux cela provoqua le scandale de l’ESB, l’Encéphalite Spongiforme Bovine, plus connue comme le scandale de la vache folle… Désormais les farines animales servent à nourrir le riz, bio ou pas… Peut-être devrions nous prendre plus de précaution? Ou bien si ces précautions ont été prises, annoncer qu’il n’y aucun danger quelqu’il soit.

C’était déjà étonnant d’avoir du riz bio cultivé avec l’eau du Rhône qui a été interdite à la pêche du fait de ses teneurs excessives en PCB pathogènes pour l’homme. Voilà maintenant que l’on nourrit le riz à la farine animale…

engraisbioLes prions, ces cellules ultra-résistantes, mises en cause lors du scandale de la vache folle, sont-elles vraiment détruites par le procédé utilisé par le fabricant ?

La mention sur le sac « ne pas faire pâturer d’animaux dans un délais de 21 jours après l’épandage » n’est pas trés rassurante… que ce passe-t-il si des animaux mangeaient ces farines animales? Que ce passe-t-il si un coup de mistral nous envoie une bonne bouffée de farine d’un sac éventré?

En tout cas ici en Camargue, les énormes sacs de farine animales sont partout, dans les champs, à côté des habitations, au milieu des mas. Et cela sent fort. Les chiens et les renards téméraires éventrent parfois les sacs, mais s’en repentent très vite, avec des maux de ventre extrêmes. Un petit fox-terrier de 4 mois a failli crever fin Mars, après avoir mangé de l’engrais.

Le pire est que cet engrais n’est pas seulement utilisé par les rizicoles ; les producteurs de légumes bio et les maraîchers du coin en utilisent presque tous, vous pensez… de l’engrais organique. (rappelons : “organic” en anglais signifie bio).

Mais revenons à nos esprits. Encore une fois on répend de l’engrais NPK sans savoir si la terre en a besoin. On cultive encore sans chercher à connaître les sols. On applique des recettes d’une manière systématique sans rechercher à comprendre les phénomènes naturels qui puissent aider l’agriculture. Peut-être un jour écoutera-t-on le vieux sage japonais qui réalisait record de récolte après record en utilisant la manière naturelle de cultiver, alors qu’ici année après année les rendements diminuent. Peut-être serait-il temps d’y réfléchir et de se remettre en cause. Sauvons notre sol pour les générations futures.

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Ah, juste encore un petit geste pour la planète : les produits ici sont répandus aussi par hélicoptère… le gros moustique de Camargue qui asperge de son nuage toxique tous les champs autour des maisons …

Je ne sais pas si il est compensé carbone cet hélico là? Qu’importe, je vous laisse apprécier ces évolutions impressionnantes, le pilote est sans doute l’un des plus chevronnés en France.

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Etude des sols pour l’agriculture

March 22nd, 2009

En tant que consultants, nous apportons notre expertise pour des diagnostiques de sols à l’attention des agriculteurs pour le développement de l’agriculture biologique.

Nous intervenons au Pérou dans le cadre de l’opération Tika Papa (fleur de patate en Quechua), pour le développement de la patate des origines, en Argentine, sur 40 000ha d’élevage… la suite des événements dans la rubrique design agricole…

Notre mission se déroule en plusieurs étapes :

Etape 1 : trouver de l’eau.

Avant toute étude sur le terrain et en cas de manque d’eau, nous étudions les zones aquiphères du sous-sol par satellite radar, grace à Alain Gachet le créateur de cette technique. Les images radar satellite d’Alain Gachet vont jusqu’à 30m de profondeur afin de trouver la présence d’eau mais également pour comprendre son historique et sa future évolution. Cette étude nous permet de disposer des coordonnées GPS exacte où il faut forer le puit.

Etape 2 : Comprendre le sol. 80% des êtres vivants sur cette planète sont sous le sol. Nous lançons un diagnostique des sols par les plantes bio-indicatrices avec le botaniste Gerard Ducerf, le créateur de la technique. Gerard Ducerf est également ramasseur de plantes médicinale. Il a participé à l’organisation des équipes de collecte de plante de laboratoire comme Boiron par exemple, pour la phytothérapie, l’homéopathie comme pour la production d’huile essentielle.

Le sol recelle toute une diversité de graines depuis de trés longues années souvent. Ces graines vont lever leur dormance seulement lorsque les conditions pour germer demandées par leur génotype sont en présence. Lorsque l’on connait leur biotope, leur biome original, la biochimie et les conditions génétiques qui lui sont attachées, la présence de cette plante définit non seulement l’état du sol, mais également son évolution et sa dynamique. De la même manière que l’état d’un sol peut impliquer la culture de certaines plantes…

Cette étude peut être complétée par des carotages de sol éventuellement. Cette technique classique viendra confirmer ce que l’observation de la nature par les plantes bioindicatrice nous aura déjà apprise. Les bio indicateurs nous permet de faire des études sur de trés vastes territoires avec beaucoup moins d’investissement et beaucoup plus de précision que par les méthodes classiques.

Etape 3 : Dépolluer, planter & fertiliser de manière durable. A partir des études effctuées nous pouvons conseiller sur les décisions à prendre les plus adaptées à chaque culture ou élevage. Notre intervention ne fait jamais appel à des artifices qui ne respecterait les principes de l’agriculture biologique. Nous tentons à chaque fois d’enrichir le sol grace aux solutions que nous démontre la nature par l’apport des éléments dont la carence nous est indiquée par les plantes; mais aussi en accélérant l’assimilation de ces éléments en particulier par :

  • la myco-dépollution : les champignons et leur myceliums sont les plus grands consommateurs d’hydrocarbones et de PCBs notamment (une route de 3m de large peut être traversée – mangée – par un champignon en 2 mois)
  • myco-fertilisants : le mycelium dépend des plantes, mortes ou vivantes, pour croitre. Il met les plantes en réseau, les fait communiquer et échanger informations, nutriments, déchets… il les protège et accélère leur cycle de croissance: plus elles s’épanouissent et prospèrent, plus le mycelium prospère et meilleures sont les récoltes…
  • myco-restoration : combinant les techniques de graines enrobées d’argile inoculées de spores de myceliums pour accélérer les première conditions du sol d’équilibre “argile/matière organique” afin que le sol s reconstitue et sorte d’une spirale de désertification.
Rappelons nous : Il n’y a pas un seul désert qui n’ait pas été créé par l’homme. Il est de notre devoir de réparer nos erreurs pour rétablir l’équilibre du climat et lutter contre le réchauffement de la planète.
Rappelons nous aussi: il peut suffir d’un jour pour créer un désert qu’il faudra 10 000 ans à réparer.  si vous l’aidez un peu en utilisant nos techniques, il vous faudra beaucoup moins d’années heureusement…
Rappelons nous que le désert du Sonora, entre le Mexique et le Texas était une forêt au XVIII siècle…
  • La sociologie des plantes : jouer sur la biodiversité des plantes avec intelligence… certaines plantes vivent en société et se transmettent des éléments pour leurs nutrition et leur défense, entre elles. Appliquée à l’agriculture cela vaut autant pour la rotation des cultures, que le compléments des plantes pendant la culture, la succession des plantes qui peuvent nous assister au long d’une culture, selon les saisons éventuellement; le but étant de se servir au plus de la nature pour la protection et le développement des cultures, avec le minimum d’apport extérieur…
  • Ne pas labourer : le labour a été inventé par les Egyptien pour que les paysans restent sages… Le labour ne repose sur aucune base scientifique, met le sol à nu en détruisant la flore bactérienne du sol et son organisation de mycélium. Le labour tue le sol. Un sol nu aprés le labour est un sol mort, de bactéries mortes qui pourrissent en dégageant des quantités spectaculaires de méthane et de carbone qui participent à l’effet de serre et au réchauffement de la planète.
Rappelons nous : la vie du sol dépend essentiellement de sa flore bactérienne. En surface les bactéries aérobiennes, qui vivent avec l’air; à partir de 5 à 10cm les bactéries anaérobiennes qui ne peuvent pas vivre à l’air. L’eau, par exemple, pénètre dans le sol grace aux échanges entre ces bactéries. Si on laboure, les bactérie anaérobiennes meurent, il n’y a plus d’échange d’eau, qui reste en surface et part ailleur; d’où érosion du sol et plus d’apport d’eau à la nappe phréatique.