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1er prix littéraire “prix saveur” pour le Manifeste Gourmand des herbes folles : bientôt une intelligence entre nature et agriculture ?

August 22nd, 2013

Le Manifeste Gourmand des Herbes Folles reçoit son 1er prix littéraire le 25 Aout 2013, à la 18° édition de la “Forêt des Livres” à Chanceau-prés-Loche, en Touraine.Sauvages comestibles foret des livres 2013La Forêt des Livres c’est le WOODSTOCK de la littérature française, 60 000 visiteurs en un jour, 200 écrivains parmi les célébrités médiatiques du moment… sous la houlette du flamboyant Gonzague Saint Bris et cette année sous le patronage du Ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, qui est pressenti pour récompenser les Herbes Folles… Imaginez les mauvaises herbes, les plantes bio indicatrices, qui reçoivent un prix littéraire du ministre de l’agriculture : Voici le Manifeste Gourmand qui devient révolutionnaire !
L’agriculture avec le Manifeste Gourmand des Herbes Folles prime la culture, le savoir de la nature; elle récompense les mauvaises herbes, sans les éradiquer. Ces plantes qui nous nourrissent sans avoir besoin d’être cultivées, qui nous indiquent les qualités précises du sol pour nous permettre d’accroître les rendements agricoles, en nous mettant à disposition toute une trousse à outils pour notre santé… seraient elle prises au sérieux tout d’un coup? L’agriculture s’intéresserait-elle désormais aux sciences de la vie ?
Nous l’espérons : notre futur et celui des paysans en dépend. Quelle bonne nouvelle : une rentrée pleine de panache et de gourmandise.cuisine sauvage Manifeste Gourmand des Herbes Folles

Plus de sex Paris !

May 18th, 2013

Le chasseur cueilleur est un urbain. La cuisine des plantes sauvages est dans ses gènes. Elles l’a façonné.
Voila pourquoi nous publions “Le Manifeste Gourmand des Herbes Folles” dont le slogan est “Gratuit c’est meilleur!”… pour remettre les points sur les i et surtout nous rappeler à ces herbes folles qui nous ont apporté tant de liberté.

Le paysan, lui, cultive et combat ces mauvaises herbes . Pourtant ce n’a pas toujours été le cas. L’herbicide n’a pas été inventé pour lui, mais pour éradiquer la pauvreté. Les pauvres mangeaient de la Berce spondyle, qui les rendait lubriques. Pour arrêter la pauvreté, il fallait donc éliminer cette plante aphrodisiaque qui causait leur reproduction… Cela n’a pas marché, alors on vendit le produit aux paysans, un marché idéal, facile à convaincre.

La berce, les Polonais en avaient fait leur plat national : le Bortch. Mais étant donné les invasions régulières de leur pays par les voisins. ils ont vite remplacé la berce spondyle par la betterave, à la couleur exubérante, mais beaucoup plus sage, par considération pour la gente féminine.

cuisine des plantes sauvages

gazpacho du manifeste gourmand des herbes folles

Alors allez y, c’est le printemps cueillez la berce… du sexe !

Mais voila : Devinez qui prend la relève de Victoria ? Notre Dame de Paris… Au Bois de Boulogne, le maire de Paris s’empresse vite de couper toutes ces plantes qui sont un régal pour la vue et un enchantement pour le palais. Quel dommage… elles sont si nourrissantes : à côté de la berce vous avez ici le cerfeuil des bois, que je laisse de côté car il peut se confondre avec la cigue, mais surtout en ce moment il y a encore de l’aillet, qui est une roquette au goût d’ail, le Lepidium draba qui est une plante médicinale, un plante comestible délicieuse qui soigne les parties génitales et les nettoient des parasites… vous imaginez au Bois de Boulogne… comme quoi, là où il y a le mal, il y a le remède… Elle a des vertus similaire à sa très proche cousine, le Lepidium Meyenii plus connu comme le Maca, produit dans les Andes, et vendu très cher comme aphrodisiaque et fortifiant dans les boutiques bio à la mode. Sans parler de la mauve, de la roquette sauvage, des Chénopodes, de la Sylène… Oui il y a plein de plantes sauvages comestibles à Paris !!!

Et que fait notre maire de Paris? Il coupe tout; il ne s’en rend pas compte et s’en moque bien depuis ses salles dorées… “et que je te nettoie ça, et que je te coupe tout! tous doit être propre” … comme le dit si bien Nicolas Canteloup… Mais où est donc la poésie, où est donc la sensibilité…

les plantes comestibles du bois de boulogne

éradication des plantes comestibles du bois de boulogne

comme si il fallait absolument pas que l’homme de la ville, puisse être tenté de se rappeler aux plantes sauvages qui l’ont nourri et protégé… . Comme si les Parisiens et les Parisiennes devaient absolument oublier qu’un jour ils ont été libres, un jours il n’étaient pas les esclaves d’un supermarché et d’une pharmacie.
La berce ‘apporte pas que du plaisir et du bon sexe. Il y a aussi des omega3, dont l’OMS nous dit que nous n’en consommons que 10% du minimum requis par jour; de la chlorophylle encore fraiche, car elle n’a pas eu le temps de perdre son oxygène, des flavones, ces antioxydants qui soutiennent nos cellules NK qui détruisent toute cellule cancéreuse… et en plus la berce qui pousse dans une terre gorgée d’eau et de carbone qui ne se digère pas en sol, cette berce régule notre taux de sucre dans le sang et permet d’éliminer ces excès de sucres que nous gardons en cellulite, ou qui perturbe notre insuline…

Apprenons de ces Herbes Folles, renouons avec le plaisir et la liberté.

2050, 9 milliards d’obèses ? “Gratuit c’est meilleur !”

May 4th, 2013

Et voila ! Les Foodingues lancent le “Manifeste Gratuit des Herbes Folles” “‘Gratuit c’est meilleur!”, aux Editions du Toucan, 360 pages…Un pavé dans la mare des tartiflettes et autres commisérations sur la malbouffe et la catastrophe planétaire annoncées. Ecoutez nous sur France Culture, dans l’excellente émission d’Alain Kruger, Bruno Verjus et Claire Oberkampf : “On ne parle pas la bouche pleine” .

Le Manifest Gourmand des Herbes Folles, Diana Ubarrechena, George Oxley, Gérard Ducerf, ed Toucan

Le Manifest Gourmand des Herbes Folles, Diana Ubarrechena, George Oxley, Gérard Ducerf, ed Toucan

Assez de reportages sur les famines intercontinentales, ou de pauvres hères meurent de faim, au beau milieu de plantes ultra-nourrissantes sans le savoir. Des aides humanitaires qui les poussent cultiver des céréales 2 fois moins nourrissantes que les mauvaises herbes qu’on leur enseigne à éradiquer. Fini les cultures de pénurie. Car toute cette nourriture est à nos pieds, disponible librement, sans besoin d’argent : Gratuit c’est meilleur !

Désormais la science et l’intelligence avec la nature, cherchent à réconcilier le sauvage et l’agriculture pour permettre aux hommes de s’épanouir dans un vent de liberté.

Oui, en 2050, 9 milliards de terriens pourront avoir le choix d’être gros !

Gros s’il le veulent, bien sûr, comme les Milarepa ou Padmasambava qui ont introduit le bouddhisme au Tibet : ils ne mangeaient que des orties et sont représentés en beaux poupons bien joufflus chevauchant leur tigre qui n’était pas en peluche… Attention aux régime : l’ortie est très riche, elle pousse sur les excès d’azote et de carbone…

asphodele

Asphodèle

Chenopode

Chenopode

Aussi le chénopode et l’amarante, dont le quinoa est le cousin cultivé, sont déclarés par l’OMS comme 2 fois plus nutritifs qu’un steak ! avec 1 fois et demi plus de calcium que le lait… et surtout toute la boite à outil nécessaire à fixer ce fameux calcium.

L’asphodèle, le plat favorit de Demostène, est aussi une plante ultra nourrissante. Ses tubercules sont délicieuses. Nous en avons fait une tortilla, une mini omelette espagnole de 6cm de diamètre, qui suffit à un repas pour 2 personnes.  Personnellement je trouve les oeufs trop riches. Les tubercules d’asphodèles servent de prébiotiques, qui facilitent leur digestion. Il est désormais prouvé que les bacilles qui aident notre intestin à digérer sont identiques à ceux qui vivent en symbiose avec ses tubercules… Certains scientifiques pensent même que notre gros colon se serait constitué en adoptant ceux de l’asphodèle…

Autre plante sauvage, le Coniza Ssp., anciennement nommée érigéron, il produit une hormone de croissance identique à celle utilisée par l’homme. Il y a peu encore les indiens d’Amérique la frottait entre les mains, sur un bout de bois et un peu de paille pour faire du feu. Comme elle pousse sur un sol compacté où il y a des excès de nitrate… imaginez un groupe de singes qui tapent le sol du pied, défèquent … et voila que l’érigéron pousse, apporte le feu et une hormone de croissance humaine…

Nous avons passé 8 millions d’années à manger des plantes sauvages. Seulement 10 000 ans d’agriculture. Ce sont elles qui nous ont formés, qui nous ont transmis la pâte qui nous a constituée, les acides aminés et quelques gènes de notre ADN. Nous devons beaucoup plus que nous ne pouvons imaginer à ces herbes folles, que l’on cherche à détruire ou à ignorer aujhourd’hui.

Une Herbe Folle ne pousse pas par hasard. Sa graine décide de pousser lorsque les conditions du sol répondent aux conditions du sol pour lesquelles sa génétique l’a programmé. Voila pourquoi, en apprenant à mieux les connaitre, elles peuvent  nous indiquer les qualités réelles du sol, sa dynamique, vers quoi il évolue… et ainsi elles peuvent nous permettre de mieux cultiver. Voici tout le travail que nous réalisons auprès des agriculteurs, avec SOS SOIL, en Europe, en Argentine, en Asie… depuis 20ans… tout ce savoir et cette expérience à travers la planète, que nous tentons de transmettre pour avoir de la nourriture, des produits de soin ou des cosmétiques plus sains…

Certaines de ces herbes folles vivent avec les cultures, elles leur sont spécifiques. Elles ne les concurrence pas, bien au contraire, elles vivent avec elles en symbiose, pour empêcher l’évaporation de l’eau, échanger des nutriments, créer davantage de fertilité. Si les champs ne sont pas labourés, elles sont branchées aux racines même des cultures, grace à un réseau de mycelium qui travaille à rechercher davantage de nutriments et de ressource en eau. Et au final, ces plantes transforment un plat de céréale banale, apportant toute une diversité de nutriments, en un plat ultra complet en vitamines et minéraux… et surtout qui parle à notre créativité, à notre inventivité culinaire, à tout ce qui fait notre gastronomie.

Seulement il ne faut pas se tromper. Il faut savoir les reconnaitre… c’est pourquoi nous avons fait ce livre accompagné de fiches techniques et de photos détaillées pour être sûr à tous les coups, de manière simple et précise.

Mais l’intérêt de les manger, c’est aussi que l’on s’en souvient bien mieux. La gourmandise est le meilleur des professeur. On sait désormais que notre estomac est tapissé de neurones. Notre estomac est notre deuxième cerveau. Mis bout à bout, les neurones de notre système digestif sont aussi gros que le cerveau d’un chat. Et vous savez bien ce n’est pas la quantité qui compte… pequeño pero maton!… Alors vous verrez que vous vous passerez rapidement de ces fiches… comme des recettes d’ailleurs… elles ont beau être originales, vous en ferez bientôt des meilleures… “Les plantes sauvages c’est comme l’amour, cela ne s’explique pas” belle réplique de Diana Ubarrechena “elles nous montrent que nous avons tous le Chip Cro Magnon “… (comme ce Reportage de TF1 vous le montre)

Alors lisez le et débarrassez vous en vite! Apprenez de toutes les petites histoires qui nous lient à elles, la découverte des antioxydants par Chevreul grâce au merveilleux Reseda, la découverte de la première couleur synthétique par Perkin, l’histoire fabuleuse du pastel et la fin de l’esclavage, la naissance du mythe de Dracula à travers l’histoire de la Grande Berce aphrodisiaque… cette plante que la reine Victoria essaya d’éradiquer avec le premier herbicide chimique pour que les pauvres arrêtent de se reproduire…

Le Manifeste Gourmand des Herbes Folles nous rappelle à nos origines, il nous apprend que c’est bien “Deus Ex Culina” et non “Deus Ex Machina”, comme on nous a bien voulu faire croire. Mais le plus étonnant pour notre société mercantile reste que tout cela ne coute rien ! “Gratuit C’est Meilleur”

Alors 9milliards de gros en 2050 ?… Vous verrez bien… Les herbes folles nous mènent sur les chemin du bonheur en toute liberté.

“géopoltique de la faim” ou “sécheresse de la tête”?

November 1st, 2011

Jean Ziegler vient de publier “la géopolitique de la faim”.
Fonctionnaire et consultant international, Mr Ziegler est un homme valeureux qui tente de réveiller la conscience des hommes des pays riches sur la faim dans le monde.9782021061154_1_m

Ces experts ont lutté contre le sous développement toute leur vie au XX° siècle, alors que la famine s’est multipliée par 1000 et s’en prenait à leur propre pays. Aujourd’hui ils s’indignent sans mettre en cause leur part de responsabilité.

Jean Ziegler nous donne en exemple les paysans Bambara qui ont un rendement en blé 100 fois moins important que celui de la Beauce. Selon Ziegler la raison  en est le manque d’argent du paysan Bambara qui ne peut pas acheter d’intrants, d’engrais.

Ziegler réagit avec les réflexes de son siècle révolu : Non monsieur Ziegler, le problème n’est pas là. Le problème est l’idéologie que les ingénieurs agronomes, formés à l’école occidentale, essayent de disséminer dans l’esprit de ces paysans, qu’ils considèrent aussi incultes que leur terre. Labourer le sol et le bourrer d’engrais, revient à cultiver “hors sol” : appliquer la même formule partout sans faire cas des richesses et particularités locales du sol. L’agriculture n’est pas envisagée scientifiquement, mais toute imprégnée d’idéologie pour vendre des engrais fabriqués par les pays riches.
Tout cela pour faire pousser du blé, la même chose qu’en Europe; reproduire une monoculture du marché international alors que l’objectif serait de nourrir localement… le blé, une culture qui peut être considérée comme une culture de pénurie comparée à l’amarante, 3 fois plus nutritive que le blé, et les autres alternatives multiples et variées.
S’ils ont besoin d’engrais, il existe plleins d’alternatives à la chimie. ils disposent de la terre de termite par exemple : les termites digèrent tous les résidus de matière organique végétale avec l’aide de myceliums qu’elles élèvent pour transformer les carbone en sucres complexes qui sont les meilleurs engrais que l’on connaisse au monde. Dans les pays tempérés nous avons le lombric compost, chez les Bambara nous avons le termite compost. Mais attention il est extrêmement puissant. Il ne faut pas en mettre trop sinon on tue le sol par trop de luxure. Il faut bien observer à chaque étape la pousse des mauvaises herbes, les plantes bioindicatrices, pour vérifier que l’on n’est pas en excès d’azote. Car les excès d’azote provoquent les nitrites qui transforment le sol ferreux des Bambara en sol ferrique qui devient toxique pour l’homme et les animaux: les ions de métaux lourds chargés 3+ comme les ferriques sont responsables des maladies qui affectent le système nerveux, responsable d’alzheimer, de sclérose en plaque et autres… Nous le savons bien en Europe.
Le problème crucial pour le bambara au Mali est aussi le réchauffement climatique et l’accès à l’eau.
Ici le problème n’est pas la sécheresse mais l’ignorance : la “sécheresse de la tête” comme on dit au Mali.
Pourtant l”eau ne doit plus être un problème aujourd’hui. Chez SOS SOiL, Alain Gachet par sa lecture des images satellite radar de la NASA, trouve les nappes d’eau durables, comme il l’a fait au Darfour pour les camps de réfugiés. Ces nappes sont le véritable point de départ de l’agriculture… Mais des exploiteurs agricoles l’utilisent pour planter leur semences OGM et répandre leur chimie… La plupart des plans d’aide d’urgence contre la famine en Afrique de la Conférence de Copenhague masquait cette intention, et était des plans d’essais à grande échelle de nouvelles semences manipulées.
Monsieur Ziegler, je sais que vous ne cherchez pas à mal, bien au contraire et j’ai une grande admiration pour votre oeuvre. Mais il est temps de faire un bilan de ce système de pensée: il est bien de s’indigner au moment de prendre sa retraite. Il serait mieux d’appliquer des méthodes un peu plus scientifiques que le labour, la mécanisation et les intrants pour développer l’agriculture des plus pauvres; changer de modèle et l’appliquer : Un modèle durable nourri par les ressources locales et l’enrichissement permanent des sols : une agriculture plus rusée, la débrouille a souvent sorti l’Afrique de la misère. Dans un premier temps en tout cas.
Quand on a été expert à un très haut niveau dans un domaine où la situation a empiré par un facteur 1000 lors de son exercice : la retraite n’est pas le moment de s’indigner, mais de remettre en cause ses certitudes pour ouvrir de nouvelles voies. Car à tenter de justifier encore une fois ses croisades perdues on peut causer davantage de famine.

Ne voyez aucune polémique dans cette note : en parlant de Ziegler je parle de la lutte contre la faim dans le monde. Platon qui connaissait Anaximandre, celui qui a calculé avec précision le périmètre de la terre 600 avant JC, en prouvant qu’elle tourne autour du soleil, Platon n’a jamais parlé d’Anaximandre pour ne pas en faire la publicité. Ne pas en parler, l’ignorer était tuer sa théorie dans l’oeuf. Platon a tué Giordano Bruno de cette manière.

Mon truc en plus… pour faire fondre la banquise

October 13th, 2010

Cent quarante mètres de long, trente de large, les russes sont rentrés en phase finale de construction de la première centrale nucléaire flottante. capable de produire suffisamment d’électricité et d’eau chaude pour 45 000 foyers. Trés bien.

C’est la première centrale construite sur les huit prochaines planifiées.

passageNELe 15 Septembre 2007, pour la première fois l’agence spatiale européenne annonce que la voie est libre : la banquise a fondu suffisament, le passage du Nord Est est disponible à la navigation. Tokyo n’est plus qu’à 14 100km de Rotterdam au lieu des 21 000km par le canal de Suez. La Chine a réduit sa distance du marché européen.

banquise

Des bateaux spécialement conçus s’y sont aventurés, précédés de brises-glaces. Mais depuis 2010, la route arctique accueille des bateaux de types bien différent. Le plus important jamais vu, le pétrolier SCF-Baltica de 115 000 TPL, a effectué le parcours cet été, escorté de deux brises-glaces russes (les Rossiya et 50-Let-Pobedy). Suivit peu aprés du Nordic-Barents fait 183 m de longueur et 43 700 TPL.

Deux portes-conteneurs russes le Monchegork et le ferry Georg-Ots leur ont emboité le pas. Rien d’étonnant car le Monchegorsk est l’un des navires spécialement conçus pour la navigation dans les glaces nordiques du groupe Norilsk Nickel. Ce type de cargo peut se déplacer dans des glaces de 1,50 m d’épaisseur.

Comme l’ont voit cette route est encore incertaine. Bien que la glace fonde toujours plus, à un rythme soutenu, n’importe quel bateau lambda ne peut s’y risquer.

Alors comment maitriser les avancées saisonnières de la glace?
Quoi de mieux pour se débarrasser du problème que d’installer huit centrales nucléaires flottantes tout le long du chemin, sous prétexte de fournir de l’électricité aux populations riveraines et refroidir le noyau d’uranium avec la banquise. Ah camarade Soljenitsin, si les goulags existaient encore, ils pourraient être chauffés.

soljenitsin

Et côté finance? ne vous en faites pas on va se lance dans le crédit carbone.

“Ces agriculteurs qui m’ont prétendu pendant des années, qu’ils étaient les plus compétents pour protéger la nature; qu’ils le prouvent maintenant.” le ministre de l’agriculture britannique, le 10 Juin 2010..

June 14th, 2010

Un véritable pavé dans la mare au micro de la BBC.

James Paice, le tout nouveau ministre de l’agriculture britannique annonce la couleur en lançant son tout premier programme pour redynamiser le secteur. “Que ceux qui affirment protéger la nature, passent aux actes”.
Un poing sur la table qui fait écho à une directive européenne que l’on n’ose à peine évoquer dans les autres pays de l’Union.

Oui, il est possible de cultiver sans détruire la nature. James Paice sait qu’il y a d’autres moyens de faire de l’agriculture pour obtenir autant de rendements, sans détruire la nature d’une manière systématique, comme il a été fait depuis 40 ans.

Le ministre sait de quoi il parle; il est ingénieur agronome et s’occupe de politique agricole depuis 40 ans. Pourtant c’est le premier ministre de l’agriculture européen qui ose sortir de son flegme pour monter aux créneaux. Tous ceux qui le suivront seront aidés. 6 milliards de Livres du budget agricole et d’aides européennes sont à la clef. Vous polluez? Vous ne voulez pas évoluer? Pas d’aide. Reste à voir si ce n’est pas un effet d’annonce. Mais saluons son panache, le geste n’est pas anodin. Même les verts n’oseraient pas.

En effet rien ne va plus : Qu’avons nous fait toutes ces années au nom de l’objectif de rentabilité de l’agriculture pour nourrir la planète?w Le XX ème a été un “seculus horribilis” pour la nature. Nous avons tout bradé… où est passé le bon sens paysan?

En 1945, 6 à 8 millions de lièvres dans les plaines anglaises, aujourd’hui 600 000.
4 millions de faisans sauvages, aujourd’hui 200 000.
82% de petits tétrats rouges, les emblématiques grouses d’Ecosse, 93% des tétras noirs, ont disparu. Les grand tétras, le fameux coq de Bruyère? Il y en avait entre 50 et 70 000 en 1970. Aujourd’hui 2 200; et pourtant il est protégé.
La perdrix grise? 80% ont disparu en 40 ans, il n’en reste que 242 000.
Les oiseaux migrateurs on n’en parle même pas; ils ne sont pas recensés, ils n’ont pas de pays.

La chasse? Ridicule. Les chasseurs ont même tenté de réintroduire du gibier. On leur a interdit ces dernières années car, sans le savoir, les animaux introduits dégénéraient les souches sauvages. Ils les faisaient disparaître encore plus vite.

Non. En toute impunité nous avons laissé faire; nous avons encouragé et financé une agriculture qui a utilisé toujours plus de chimie, insecticides, herbicides, engrais, surmécanisée.

C’est bien normal, tout ce qui a été développé pour la guerre, fil barbelé, gaz orange, tank… une fois en temps de paix, il a bien fallu trouver des clients, reconvertir les usines, trouver des débouchés.

Le tristement célèbre Zyclon B, inventé par le prix nobel de chimie 1918, Franz Haber, qui a éliminé 6 millions de juifs, est devenu un insecticide; l’agent orange, mis au point pour éradiquer les cultures de riz et affamer les japonais et les chinois en 45, responsable de générations de morts et malades chroniques au Viet Nam, est devenu un herbicide…
Nous avons mis tout cet arsenal d’arme de destruction massive dans les mains de l’agriculteur; alors quelques dégâts collatéraux, c’est bien normal.

Et ce matériel coute cher. il nécessite de s’endetter, faire du crédit. On a donc tout intérêt à rendre le paysan dépendant : il fait tourner les banques, les syndicats, coopératives, le machinisme agricole, la chimie, les super marchés. Qu’est ce qu’il lui reste à lui? Des dettes? Pas toujours heureusement, on a bien profité du système.

Le perdreau qui vit sur sa terre? Il y a plus important, vous pensez bien. On laboure sa terre, désherbe son garde manger, élimine tous les insectes qu’il mange, rase les haies où il niche… Qu’est ce que c’est qu’un perdreau, face à notre sécurité alimentaire?
Le mot magique est lancé. La Sécurité, maître mot devant lequel tous s’efface, à tord ou raison.

A l’image de notre système bancaire, les champs eux aussi montrent leurs limites aujourd’hui : Les rendements baissent, les sol s’épuisent. On commence à se poser des questions sur cette course à l’armement, en engrais et pesticides.

Bon, cessons ce discours moraliste stérile. Il faut simplement reconnaitre que notre système de production est désuet et qu’il fait de gros dégâts : aujourd’hui il s’essouffle. Il y a d’autres manières de faire, que nous propose une meilleure connaissance du vivant, avec les dernières découvertes scientifiques.

Voila à quoi s’en prend James Paice en décidant de “protéger les petits oiseaux” et “la jolie campagne”; il utilise un prétexte aussi populiste, fort et creux que peut l’être la Sécurité.

Il y a des solutions, il les connait. La microbiologie cellulaire, la botanique, ces sciences mises au silence un temps par l’agronomie de la révolution verte, nous permettent désormais de comprendre le fonctionnement du sol, les relations des plantes entre elles… L’entomologie nous permet de comprendre comment les insectes peuvent devenir bénéfiques à l’agriculture. Nous avons désormais les moyens et les techniques de comprendre ce qui se passe : comprendre la VIe.

La bactérie, la nématode, le mycelium, le ver de terre, l’araignée, la perdrix… tous font partie d’une chaine alimentaire, d’une biodiversité dont l’équilibre est le meilleure garant de la qualité et de la durabilité de notre agriculture et de notre cadre de vie.

De belles paroles? Vous croyez vraiment? Cette semaine les Haïtiens ont refusé l’aide agricole des USA. Comme ils ont fini par manger les semences des plantations futures… les USA leurs ont proposé des semences de maïs transgénique comme aide humanitaire… avec le kit d’herbicides qui accompagne. Si les Haïtiens acceptent, ils ne pourront plus disposer de leur propres semences et seront contraints de se fournir ad vitam à l’étranger… Ils ont brûlé les semences.

Les origines politiques du labour, elles aussi ne sont plus à prouver. Elles sont chroniquées par le Japon des Shoguns, (cf. le riz fou); l’utilisation aveugle d’engrais sans se préoccuper une seule fois de la présence d’éléments nutritifs et des qualités du sol (cf. les plantes bioindicatrices)… Voici maintenant une démonstration télévisée diffusé au journal de 20heures français, sur l’efficacité des idées que nous conseillons tous les jours aux paysans en France, en Belgique et en Argentine.

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Il est possible d’avoir de meilleurs rendements en protégeant la nature.
En agriculture l’important c’est la biodiversité; et pour cela il est d’utilité publique d’arrêter le labour et toute utilisation de produits phytosanitaires chimiques. Chaque année l’équipe SOS SOiL le prouve avec succès sur des surfaces allant de centaines d’hectares en France à 40 000 ha en Argentine. Oui c’est possible. Qu’on se le dise.

Vin OGM : Opinion Grossièrement Manipulée?

May 21st, 2010

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Qu’est ce que c’est? Une anguille prise au filet dans les abysses? Un aspirateur sidéral faisant le ménage sur la planète Mars?
Il s’agit en fait d’une nématode, un vers micrométrique capturé par un mycelium de champignon juste au moment où il s’apprête à pénétrer dans une racine. Cette image a été prise au microscope électronique par le Pr H.H. Triantaphyllou pour “l’American Phytopathological Society” à St Paul, Minnesota.

A cela les Français viennent de répondre en brandissant la vigne OGM contre les nématodes. En marge du vote de la loi du Grenelle de l’environnement, le 18 Mai 2010, les ministres français de l’agriculture et de l’environnement ont donné leur feu vert pour la plantation de vignes transgéniques à Colmar, dans le vignoble alsacien.

C’est sûr, les nématodes végétariennes affaiblissent la plante en pénétrant dans ses racines et peuvent être porteuses de virus et inoculer à la vigne d’une pléiade de maladies dont le virus du “court-noué” qui empêche la vigne de faire du raisin.
C’est malheureux, mais voila nous sommes dans la nature, sur la planète terre. Les petites nématodes sont mangées par les grosses nématodes. Même si elles sont discrètes, elles font partie de l’équilibre de la chaine alimentaire. Comme on le voit sur la photo, la nématode fait aussi le repas d’un champignon, de bactéries, d’arthropodes, de minuscules araignées, de vers de terre…

La nématode elle, mange des bactéries, des protozoaires, d’autres nématodes et décompose la matière organique. Elle a pour rôle crucial de participer à la digestion de tout ce qui peut faire du sol, du végétal à l’animal… L’absence de nématodes peut se traduire aussi par la prolifération de micro organismes pathogènes pour la plante et des bactéries qui peuvent aussi s’en prendre à l’homme.

Il y a plus d’un million d’espèces de nématodes. S’il n’y a plus de petites nématodes, les grosses vont ailleurs et c’est une catastrophe. Car si certaines s’attaquent aux racines de la plantes, d’autres minéralisent la matière organique pour la rendre fertile pour la plante, enfin les nématodes carnivores régulent la population des deux autres. Leur principale qualité est de libérer au niveau des racines de la plante, l’azote dont elle a besoin, sous une forme assimilable. Bref elle joue un rôle vital pour la création d’un sol riche.

Alors pourquoi les ministres français ont-ils déclenché leurs foudres contre ces micro-organismes?

Les nématodes deviennent pathogènes quand le sol a perdu son équilibre.

Dans un sol compacté, les grosses nématodes ne peuvent plus passer. Les petites végétariennes vont pouvoir s’en donner à coeur joie, avec leur cargaison de virus. On compacte le sol d’un vignoble en labourant régulièrement entre les rangs de vigne, créant des socles de labour les uns après les autres, année après année. On casse les racines en les mettant à nue. On répand la sève pour attirer les nématodes végétariennes de toute la région, leur permettant de pouvoir rentrer beaucoup plus facilement dans la vigne, directement dans sa moelle. On casse aussi la terre, sa vie bactérienne et ses champignons qui attrapent les nématodes. Mieux que Disneyland, on crée un parc à thème pour nématodes végétariennes.

En plus depuis 40ans on a appris aux paysans français à lutter chimiquement contre tout ce qu’il peuvent :
Les desherbants : Or il se trouve que dés qu’il y a une invasion de nématodes, des plantes nématicides comme la tagette Tagettes minuta apparaissent spontanément, ou peuvent être semées. Le desherbant, lui, aura vite fait de tuer tout le monde. Mais, toujours quelques uns résistent; ce ne sont pas toujours les meilleurs…
Les fongicides : il y a au moins 13 maladies cryptogamiques véhiculées par des champignons et des levures, dont le mildiou et l’oidium, qui terrorisent le vigneron. Or les biologistes n’ont pas trouvé meilleurs défenseurs contre ces champignons que d’autres champignons qui, en s’associant à la vigne, améliorent les récoltes et échangent avec la plante des antibiotiques naturels et autres agents renforçant les défenses immunitaires de la vigne. Seulement quand on a dit à quelqu’un que la perte de ses vignes est due à un champignon. Il a peur du champignon. C’est bien normal.

En fait avec la vigne OGM on peut rester dans sa tranquille ignorance. Racheter chaque fois ses plants clonés en versant sa commission à l’état, représenté par l’INRA. Parmi le million d’espèces de nématodes se baladant dans nos sols, il y en a bien quelques unes qui s’adapteront aux clones génétiquement modifiés. Elles ont déjà plus de 200 millions d’année, elles nous survivront… Et comme les plans de vignes seront tous identiques, ils attraperont tous les maladies en même temps. Quelle opération plus juteuse que de renouveler le vignoble français une bonne fois pour toute?

Je trinque au grand génie du marketing de nos agronomes et politiciens; avec du vin français bien sûr, il est encore temps…

Voici une nématode enfin libérée de ses obstacles qui peut tranquillement pénétrer dans sa racine. Santé.
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Facebook et Twitter sont des champignons : les engrais chimiques n’ont qu’à bien se tenir

February 24th, 2010

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Un de plus. Un protocole de plus pour remplacer les engrais chimiques, développé par l’équipe de SOS SOil sur les cultures en Argentine, en Belgique et ailleurs, vient d’être validé par une instance officielle Française.

“Les champignons, une ressource insoupçonnée” voila ce qu’annonce l‘IRD, l’Institut de Recherche pour le Développement, dans sa publication trimestrielle.

Nous ne sommes pas les seuls à avoir découvert la boite de Pandore; pour l’IRD, Robin Duponnois travaille au Mali depuis 2006, sur la poudre de termitière. Il a découvert qu’elle était un parfait engrais pour les récoltes maraîchères.

De quoi s’agit-il en réalité?

Les termites vivent en symbiose avec des champignons qu’elles cultivent. Ces champignons digèrent pour elles les résidus de plantes qu’elles rapportent à la termitière. Ils produisent du sucre, du miellat dont elles nourrissent leurs larves.

En fait ce sont les myceliums qui travaillent, le corps du champignon, car le champignon lui-même, avec son chapeau, est un peu le fruit du mycélium, qui porte ses spores. Le champignon lache des spores qui inoculent cet humus ultra riche.

Lorsque l’on répend la terre de termitière sur les cultures, on répend des spores de champignons qui vont devenir des myceliums associés à des bactéries. Ce petit monde s’organise avec les racines des plantes pour leur apporter toutes les ressources en eau et minéraux dont elles ont besoin. En échange la plante apporte au mycelium du carbone qu’ils transforme en sucre pour les bactéries, en engrais et en antibiotiques spécialisés. La boucle est bouclée.

C’est comme si on venait d’installer dans le potager un goutte à goutte automatique couplé d’un approvisionnement en oligo éléments et minéraux spécialisés à chaque type de plante. Sophistiqué non?

L’extrême intérêt du mycélium est qu’il peut grandir très vite pour aller chercher l’eau et les minéraux là où il y en a. Et si il n’arrive pas à grandir suffisamment vite, il sait “communiquer” avec son réseau social pour organiser les approvisionnements. Il utilise son Facebook et son Twitter. Bon, au niveau people, il ne s’agit là que de bactéries; mais c’est de cela dont on a besoin ici. C’est elles qui apportent l’eau en échange de carbone finement préparé.

Il n’y a rien de triste dans la “Malheur National Forest” à l’Est de l’Oregon aux USA, non, il y a simplement l’être le plus grand et le plus vieux du monde : un mycelium d’Armillaria, le champignon de miel.

Cet énergumène recouvre 1 200 hectares… non vous ne rêvez pas, la superficie de 1 665 terrains de football. On estime qu’il a environ 2 200 ans. Bien sûr on peut passer à côté sans le voir : seulement un jour, on a construit une route pour traverser la montagne… un mois plus tard la route avait disparue, digérée. Le mycelium a mangé tout le bitume qui la recouvrait, pour en faire du sucre, etc.

En fait, nombreuses sont les clairières gérées par des champignons. Ils apportent un équilibre nécessaire à la force d’une forêt naturelle. L’Armillaria est une sorte de rouille destructeur d’arbre; en réalité c’est aussi un régénérateur de forêt, de sa biodiversité et de sa vigueur. Tant que l’arbre est fort, il le soutiendra et l’aidera à pousser à fond. Puis quand l’arbre montrera des signes de dégénérescence, il sera impitoyable et l’achèvera sans pitié pour permettre aux plus vigoureux de prendre le relais.

C’est un peu hystérique; pour l’image du vieux sage de la forêt s’adresser ailleurs. Mais la nature a de la ressource. Cette rouille a deux ennemis qui vont la contrôler : des levures, mais aussi d’autres champignons, comme le champignon chou fleur, par exemple, le Sparasis crispa.

Voila pourquoi les vignerons, où les cultivateurs de patates, s’ils le veulent peuvent éviter complètement le mildiou, en réfléchissant sur les mêmes principes. En cherchant un peu, on trouve toujours quelque chose qui en équilibre une autre. Si c’est la nature qui s’en charge, c’est toujours plus efficace et durable.

En fait de très de nombreux champignons agissent comme des prébiotiques qui favorisent les bonnes bactéries, contre les mauvaises. Lesquelles sont bonnes, lesquelles sont mauvaises? Chacun son réseau; le bon ou le mauvais? Tout est relatif et circonstancié, n’est-ce pas? chacun son utilité… Alors que l’homme tue tout ce qui bouge à coup de pesticides au chlore ou au phosphore. Circulez ya rien à voir.

Pourtant ces échanges sont la base de la vie : la plante apporte le carbone avec ses feuilles qui tombent et par ses racines. Les myceliums ont tout intérêt à ce que cette plante grandisse le plus et le plus vite possible pour en bénéficier un maximum. Logique non?

Les conséquences de ce principe de base de la vie sont innombrables:
Une assurance anti bouleversement climatique notamment. S’il n’y a plus d’eau, il peut prendre le relais en en apportant l’eau de loin ou de profond; soit lui-même, soit en s’aidant de son réseau de bactéries associées, car elles aussi sont friandes de sucres. En peu de temps  Il devient une sorte de super goutte à goutte intelligent. S’il y trop d’eau, le mycelium et son réseau bactérien ira la stocker dans la nappe phréatique.

Ce réseau, bactérie-mycelium est organisé depuis plus de 600 millions d’années. Les plantes s’y sont inscrites il y a environ 400 millions d’année.  Il est tant que l’homme en “devienne fan”.

80% du vivant sur terre habite les 15 cm de sol en suface. Il faut se souvenir que le sol est un être vivant. S’il meurt, l’eau ne pénètre plus, elle ruisselle en surface, l’érosion est lancée. Ce sont les bactéries et les êtres vivants du sol, qui permettent à l’eau de pénétrer dans le sol. Les bactéries aérobiques qui vivent avec l’air sont en surface, les anaérobiques sont au fond. C’est la base de la vie du sol.

Lorsque l’on laboure, l’on tue toute la vie du sol. en brulant les unes par trop d’oxygène, en étouffant les autres en les enfouissant. En plus on détruit tous les myceliums. Simple, non?

Le plus drôle, c’est que cet institut français, l’IRD a l’impression d’avoir découvert la lune… alors que ces constatations scientifiques sont le résultat de très nombreuses recherches tout au long du XVIII, XIX et XX siècle. La liste de chercheurs est longue, je ne citerai que Braun Blanquet, encore une fois. On ne gagne pas d’argent en se basant sur des bactéries et des champignons, c’est comme l’air et l’eau on en a tant qu’on veut, cela ne rapporte rien; pas comme les engrais chimiques, pesticides, sans parler des fongicides. Personne ne va prendre un crédit pour s’équiper…

Détrompez vous, aprés avoir transformé l’eau en marchandise, voici le champignon, à quand l’air? Dans son grand élan pour aider les pays en voie de développement, l’IRD a breveté ses recherches. Breveté le vivant. Breveté l’inocula de termitière.

Monter une start-up au Sénégal pour vendre des arbres et des légumes inoculés, associés à des champignons, d’accord… mais breveter le vivant! Ils n’ont honte de rien; et tout cela au nom de l’aide des pays en voie de développement. Bon si cela peut rendre un semblant de sérieux à ces procédé naturels, pourquoi pas finalement. C’est vrai que si la technologie ne coute rien, elle n’est pas prise au sérieux. Mais quand même, breveter le vivant…

En chemin, ils ont appris que certains champignons pouvaient parasiter des insectes et devenir des biopesticides :
Le Cordyceps myrmecophilia par exemple, se développe sur les fourmis qui mangent le bois. On utilise les Cordyceps ssp. pour se débarraser des termites (aux USA, mais toujours pas en Europe). c’est absolument fascinant de voir comment une fois le spore se développer dans le corps de la fourmi, sans jamais toucher ses fonctions vitales, mais bien au contraire, en en faisant une super fourmi. C’est la que le mycelium apprend à controler le cerveau de la fourmi. Et le jour J il prend les rênes. Il fait monter la fourmi le plus haut possible et la fige raide. A ce moment un champignon pousse sur la tête de la fourmi et lâche ses spores le plus loin. Incroyable.

Ils ont appris qu’un arbres inoculé avec le bon champignon pouvait grandir 3 fois plus vite; C’est encore ce que font les USA depuis 2002 pour replanter les arbres sur la côte Ouest, surtout depuis les très graves incendies de 2006 et 2007.

Ils ont appris qu’un plan de pomme de terre peut donner jusqu’à 3 fois plus de rendement, ce que nous enseignons aux péruviens depuis 2003, un projet qui nous a valu la médaille d’or de la FAO (les Nations Unis de la Nourriture) pour la sécurité alimentaire. Une vigne pouvait devenir géante et super productive tout en respectant la qualité du vin, ce que nous enseignons en Bas Armagnac depuis 2009.

Ces techniques basiques de la vie que nous employons depuis des années, mises en place notamment en réfléchissant et analysant les techniques de culture “sauvage” avec mulch de Masanobu Fukuoka au Japon, ces Français veulent les breveter sous prétexte de les vendre aux pays du sud. Incroyable non?

Mais le vers est dans le fruit. Agriculteur du Nord même si l’on vous dit que tout cela n’est valable que pour le Sud, réveillez vous et posez vous des questions. C’est à la portée de votre intelligence, non? Etre agriculteur c’est jouer à la croisée des sciences, la botanique, l’entomologie, la mycologie, la microbiologie cellulaire… Mais avant tout, nous sommes à l’aire de l’information : faire de l’agriculture aujourd’hui c’est aussi informer et communiquer avec son sol.

Tout arrive… le “Queer” transgénique à la rescousse de la “Queen” OGM

February 24th, 2010

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Regardez toutes ces belles patates… il y en a plus de 3000 variétés. Et bien maintenant on va avoir en plus la “Duc d’York” transgénique, la “Roi Edouard” OGM, la “Reine” d’Angleterre OGM… the Queen OGM… mais que fait le Prince de Galles?… Voici la famille royale de patate que nous prépare à sortir de son chapeau le top des labos transgéniques, la fondation Sainsbury en Angleterre. Elle a réussit à obtenir le feu VERT (ne riez pas) pour planter derrière l’enceinte de murs barbelés impénétrables protégés par une armée de vigiles armés jusqu’aux dents …

Il faut préciser que cette fondation est totalement séparée de la chaine de magasins du même nom qui ont été les premiers à retirer tous les produits OGM de leur chaine de supermarchés.

Alors transgénique pourquoi? pour résister au mildiou, la maladie qui a provoqué la famine irlandaise, un épouvantail imparable pour faire passer les OGMs Outre Manche. Transgéniques aussi pour résister aux nématodes, des micro vers qui mangent la pomme de terre avant nous.

C’est incroyable comment on utilise toujours les mêmes recettes de peur et de sécurité pour faire avaler des choses encore plus dangereuses. On endort l’intelligence en la tétanisant. Une longue tradition guerrière du raisonnement qui balaye toutes considérations scientifiques en remplaçant le bon sens par la terreur.

Sauver le monde de la famine? Se défendre contre le changement climatique? C’est ce que soutiennent les fans des OGMs d’Albion. Ils ont placé leur avocat du moment, Lord Chris Smith, directement comme président de l’agence pour l’Environnement. Cet éminent ancien membre du gouvernement, fier et ultra sympathique, premier à avoir fait son “coming-out gay” et annoncé sa séroposivité à la tribune du parlement, un évènement de taille pour l’époque, s’est lancé au créneau pour tâter et attendrir l’opinion publique anglaise. Quelle drôle de stratégie de communication politique : le transgénique “Queer” à la rescousse de la “Queen” transgénique, avant la grande offensive des gouvernements européens pro-OGM, que prépare activement le fan OGM Manuel Barroso, à Bruxelles. Perfide Albion.

Il faut que les OGMs passent coute que coute… La patate si facile à replanter, à reproduir à l’infini, il faut qu’elle puisse être complètement contrôlée par BASF et autres gros groupes sérieux.

Pourtant les biologistes savent bien que le mildiou est un champignon et qu’il n’y a pas mieux qu’un autre champignon pour l’empêcher de sévir; et lorsqu’on utilise la pleurotte du peuplier, par exemple, on obtient des récoltes records. Les nématodes, elles, sont tuées par la Tagetes minuta, une plante qui pousse partout dans le monde, et surtout en association avec la pomme de terre. Ne le dites pas trop fort, cela pourrait se savoir.

La nature est bien faite n’est ce pas? Mais si on laissait faire la nature, comment voulez vous que l’on puisse traire un paysan? Comment voulez vous financer des bons gros groupes européens, soutenir des infrastructures solides, avoir un monde politique sérieux? Franchement, où irait-on si tout le monde était libre de faire ce qu’il voulait, si les paysans disposaient de leur autonomie, leurs propre semences, engrais et pesticides?

Nourrir le monde? en réalité le challenge ne réside pas seulement là:

“A Star(ch) is born”, annonce BASF plein d’humour. Starch c’est l’amidon; celui qui sert à rendre le papier brillant, les vêtements et les fils soyeux, les champoins etc. Cela fait 20 ans qu’ils sélectionnent cette pomme de terre à partir d’une pomme de terre ancienne qu’ils sont allés prendre chez les Incas et les Aztèques, à l’Espagnole “je t’ai conquis j’t'adore…”. Et pour bien montrer que cette pomme de terre est leur propriété, ils lui ont inoculé un gène marqueur, en l’occurence un gène de résistance aux antibiotiques contre l’E. Coli et autres agents provocateurs de maladie nosocomiale.

Oui vous avez bien entendu, ils ont inoculé une pomme de terre avec un gène de résistance à un antibiotique, la kanamycine, qui nous permet pourtant d’éviter une maladie nosocomiale, tout cela pour reconnaitre LEUR pomme de terre, qu’ils ont brevetée.

Ils ont appelé cette patate Amflora, comme une jolie fleur. Car elle en fait des fleurs; c’est comme cela qu’ils l’ont sélectionnée en partie. On met 20 ans pour obtenir une pomme de terre par croisement génétique à travers les fleurs et les graines. Messieurs les parlementaires, les patates ont aussi leur sexualité? Ouch quel “coming out”…

“Ce gène ne peut pas passer à l’homme, car on ne mange pas cette pomme de terre et la reproduction par fleur est négligeable”. Ils lui ont donné quand même le petit nom amFLORA… c’est de l’humour allemand? Etrange, non? Car le pollen va d’une pomme de terre à une autre. Il est tellement léger, qu’un petit courant d’air peut l’emmener dans la stratosphère. De là il peut tomber n’importe où et polliniser n’importe qu’elle pomme de terre sur la planète, pour l’homme ou le cochon. Vous imaginez le pollen que peut produir des milliers d’hectares de fleurs de patates?

Le labo de Sainsbury, lui, semble plus terre à terre: “pourquoi attendre 20 ans pour faire une pomme de terre qui résiste au mildiou ou aux nématodes, alors qu’on peut lui introduire tout de suite le gène?” On peut leur répondre : pourquoi faire toutes ces expériences alors que la solution existe déjà et a démontrée sa réussite depuis plus de 2000ans? Il suffit de le savoir, de l’enseigner aux paysans. Pourquoi le cacher? VIVE LA BIODIVERSITE. Apprenons d’elle et utilisons là. En fait, les Espagnols ont pris la pomme de terre aux Incas en oubliant le mode d’emploi.

Heureusement nous vivons dans un monde merveilleux… Des paysans réclament la création d’un label marquant les produits libres d’OGM pour la viande et le lait de vache qui ne sont pas élevés au soja transgénique argentin et brésilien dont nous sommes les premiers clients.

Alors oublions un temps le pollen, la planète et la stratosphère, rêvons…

“2015, plus d’engrais chimique, plus de pesticide, plus d’herbicide…”

January 24th, 2010

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Cette annonce n’est pas de moi… c’est de Terrena, la plus grosse coopérative agricole française, l’une des plus importantes utilisatrices de chimie pour l’agriculture au monde, aujourd’hui… A force de vouloir produire toujours plus avec des factures toujours plus grandes en produits chimiques, semences préparées et toujours plus d’allées et retours de tracteurs, les rendements dépassent la rentabilité; c’est sans compter avec le bon sens paysan qui semble revenir au galop.

Ce début d’année nous apporte une joie immense et un espoir réel quant au développement et à la sécurité alimentaire mondiale… même pour les plus pauvres.

Le principe des protocoles de cultures vivrières sans chimie que nous avons développés pour proposer une alternative durable à la culture du maïs transgénique en Argentine, puis pour le Maroc et l’Ethiopie, vient d’être validé par 2 autorités improbables : le laboratoire de Rothamsted Research pour l’agriculture, une référence mondiale, inventeur des principaux pesticides et herbicides employés couramment sur l’ensemble de la planète, et du goliath de l’agriculture française, la coopérative Terrena.

L’esprit de ces protocoles? Planter une communauté de plantes, mycelium et bactéries en même temps que la culture vivrière. Ces plantes vont lui permettre de se développer en apportant tout l’engrais nécessaire, tout en déployant des stratégies de protections continues contre les différent nuisibles et stress hydriques qui s’aggravent avec le réchauffement de la planète. Un semis direct et à la volée, sans labour, 10 jours avant la récolte précédente. Une folie quand on réfléchit à l’agriculture de grand papa, celle qui nous entoure, mais il faut essayer pour être vite convaincu.

La première autorité à venir apporter de l’eau à notre moulin, les brillants professeurs de Cambridge et le labo de Rothamsted, ont annoncé qu’il fallait désormais s’inspirer de la nature, prendre en compte la complémentarité des plantes pour fournir l’engrais et lutter contre les insectes nuisibles, pour doubler, jusqu’à sextupler même les rendements, selon les essais sur le terrain qu’ils ont menés au Kenya ces 6 derniers mois, par leur soins.

La seconde, la coopérative Terrena a tout simplement annoncé dans son rapport annuel : “en 2015, plus d’engrais chimique, plus de pesticide, plus d’herbicide” … “Lutter contre les maladies par le bio-contrôle en jouant sur des mécanismes naturels, le bio-contrôle qui permet de lutter efficacement contre des prédateurs ou maladies des cultures.” et de citer “en se basant sur les plantes, la microbiologie, les haies, le bois raméal fragmenté (BRF) et les mycelium… ”

Je ne m’en lasserait jamais. Quel beau rapport que celui de Terrena. 2010 commence bien.

On y entendrait presque les échos d’applaudissement de 400 millions d’année d’évolution et d’organisation mutuelle des plantes, avant que nous n’intervenions avec nos herbicides et insecticides, ces 40 dernières années.

Et maintenant j’y pense : heureusement que Copenhague a échoué… vive Copenhague.

C’est une boutade bien sûr. Mais imaginez que Copenhague ait marché. Parmi toutes les mesures, des fonds énormes auraient été débloqués pour répéter en Afrique le modèle d’agriculture en place en Europe, aux USA, au Japon depuis ces 2 dernières générations. Une catastrophe : 30% des émissions de gaz à effet de serre sont émis par cette agriculture; répéter ce modèle perdant à l’échelle de la planète aurait créé un désastre, une famine assurée.

Copenhague a bel et bien réussi car cet élan médiatique a provoqué dans la tête de certains chercheurs, le courage de rendre public des modèles différents. Et en agriculture, c’est dur d’avancer que les champignons, les vers de terre, les plantes compagnes et les bactéries… peuvent produire des récoltes records pour assurer la sécurité alimentaire. Un vers de terre cela n’a jamais financé une unité de recherche universitaire…

Nos décideurs ne connaissent pas encore l’existence de ces protocoles; personne ne les a encore mis au courant.

Une thèse vient d’être proposée à l’INRA (institut National de la Recherche Agronomique) sur la plantation de plusieurs espèces utiles complémentaires dans les cultures de maïs. Pas encore publiée. L’INRA Angers semble s’y intéresser, nous verrons ce que 2010 nous apporte; tous nos espoirs la soutiennent.

Cela fait longtemps que la chose est connue, mais jamais elle n’a été vraiment acceptée par les autorités agricoles. Vous imaginez plus de chimie? moins de matériel agricole lourd, moins de commerce pour les coopératives, moins d’endettement de paysan, moins d’investissements pour le crédit agricole…

Le modèle en vogue est plutôt du côté de Jacques Attali, conseiller du Président français Sarkosy, ancien conseiller du Président Mitterrand : “Nous n’avons pas pour l’instant, accepté d’utiliser les OGM. Les produit qui sont utilisés pour la nourriture animale vont devenir extraordinairement couteux, donc nous aurons à prendre la décision pour savoir si nous acceptons, comme tout le monde, les OGM, ou si on les refuse et alors prendre sur nous, si nous allons avoir une hausse très massive du coût de notre alimentation.” Désolé pour la prose, c’est ainsi que l’homme s’exprime.

Mr Attali ignore peut être que la France est déjà le premier importateur de soja transgénique brésilien pour nourrir ses vaches? Il a peut être zappé cet article du Time magazine qui démontre comment élever des vaches à l’herbe peut sauver la planète. Car rappelons le une fois de plus : la vache mange de l’herbe, pas du maïs et encore moins du soja; un thême récurrent de ce blog.

Jacques Attali, pour moi, c’est “Mr. tracteur” : partout où il passe, il ne cesse de prêcher la distribution des tracteurs au monde entier, qui pourront épandre les herbicides pour lesquels ont été modifiées les semences OGM américaines à planter, “comme tout le monde”, Oups… n’oublions pas que les français sont 3ème dans la partie, mais loin derrière en volume à leur grand damne.

En réfléchissant un peu, il est incroyable d’avoir convaincu des paysans plein de bon sens, de mettre des herbicides, qui tuent les plantes, pour augmenter les récoltes de plante. Les gens qui ont fait cela sont des génies du commerce, n’est ce pas? Bravo.

70% des OGM ont été créés pour résister à ces herbicides; donc pour vendre toujours plus d’herbicide.
Le reste a été modifié pour intégrer le Bacille de Thuringe BT, un micro organisme qui tue les coléoptères. Seulement le coléoptère peut évoluer (vous vous rappelez Darwin?) et devenir résistant au BT. C’est un peu ce qui s’est passé en Inde, où depuis 2006 plus de 200 000 paysans indiens se sont endettés pour acheter des semences BT dont les récoltes n’ont pas poussé ou ont été dévorées par les nuisibles. 200 000 paysans se sont suicidés.

Cherchez l’erreur, comme disait l’ami Coluche.

Les abeilles… en France, en Angleterre, en Espagne, au Maroc, 2/3 de la population d’abeilles de 2003 sont mortes ces 3 dernières années. On a désigné coupables les nouveaux pesticides mis en action à ce moment, normal ils sont créés pour tuer les insectes. L’INRA, notre veille nationale agricole, doute encore. A travers l’Association Française pour l’Information Scientifique et son journal de Janvier-Mars 2010 “Sciences et Pseudo Sciences“, le doute est entretenu sur le rôle de ces insecticides dans la mort des abeilles (qui sont des insectes, il est utile de le rappeler). La solution proposée? Les OGM BT, modifiés au Bacille de Thuringe. Mais monsieur le scientifique : si tous les agriculteurs se suicident, à quoi serviront les scientifiques pour l’agriculture?

La patate : un exemple récent de Leeds University. Ils ont fait une pomme de terre modifiée pour résister aux nématodes. Des vers microscopiques qui vivent depuis des millions d’années au contact des pommes de terre.
Lorsque l’on plante dans le même endroit des pommes de terre de types différents, la pomme de terre attaquée annonce aux autres le danger , qui aussitôt provoquent l’invasion de micro organismes bénéfiques qui font disparaitre le problème. Si il y a des pommes de terre infectées de nématodes encore aujourd’hui, c’est du à la manière de cultiver et rien d’autre. Seulement si on les modifie, on leur enlève un savoir faire pour se défendre aquis par une longue évolution. Quel intérêt?

Là c’est trés grave. je prends mon chapeau de co-créateur du projet “t’ikapapa” au Pérou, “fleur de patate” en quechua, qui a remis en production plus de 320 variétés de pommes de terre, en assurant à 8000 petits producteurs des Andes la distribution dans les supermarché Wong, c’est à dire là où l’élite politico économique du Pérou fait ses courses, là où l’on peut se permettre de payer un bon prix pour une pomme de terre extraordinaire. Notre Projet a reçu la médaille d’or 2006 de la FAO (Food and Agriculture Organisation), le SEED AWARD des Nations Unies 2007 et le BBC WORLD CHALLENGE FOR DEVELOPMENT 2007.

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Dans les Andes, la patate sauvage pousse dans un mulch de tagettes, tagetes minuta, une plante anti nématode. Là vous la voyez telle que l’on peut la trouver dans la nature, en enlevant juste les herbes sèches qui la recouvre en surface et parfois à peine à 2cm sous le sol. L’huile essentielle de tagette empêche le développement de ces vers microscopiques et provoque la présence de ses prédateurs.

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C’est trés simple, quand on est sur un terrain propice à la patate sauvage dans les Andes, un terrain alluvionaire sabloneux, prés d’une rivière recouvert de tagettes minuta sèches, il faut se baisser et gratter le sol, la patate est généralement là. Pour être sûr d’en trouver il vaut mieux avoir observé l’été précédent les belles fleurs de patates et les fleurs oranges de tagettes plus tardives.

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Là, nous sommes dans le biotope originel de la patate. Tagette minuta et pomme de terre ont scellé une alliance millionnaire. Les étudiants de Leeds, en sont encore à tenter de greffer un gène étranger dans le corps de la pomme de terre. Un bon séjour sur le terrain leur ferait le plus grand bien, car la solution à leur problème existe déjà.

C’est un peu inventer le fil à couper le beurre et dépenser l’argent du contribuable pour résoudre des problèmes qui sont déjà résolus. C’est à peu prêt la réponse de Soil Association, la plus ancienne et respectée association de défense de la nature et de l’agriculture bio anglaise.

Le gouvernement britannique a annoncé le 19 Juillet dernier qu’il enverrait une aide de 100millions de livres en cultures transgéniques pour le bétail en Afrique et entre temps le Times rapporte comment on peut sauver la planète en faisant manger de l’herbe au bétail… Et nos écologistes? Pour n’en citer qu’un : pour compenser votre carbone, la fondation Action Carbone de Yann Arthus Bertrand plante 200 hectares d’eucalyptus au Chili en terre des indiens Mapuche, alors qu’il décrit à juste titre cette culture comme destructive dans son film. Sur son site, comme premier exemple d’action écologique, il montre comment il apprend à enfouir du carbone dans le sol en Inde, ce qui provoquera à terme la destruction de leur sol et une diminution de leurs récoltes vivrières.

Un sol est vivant. Trop de charbon enfoui dans le sol se transformera en charbon fossile, incommestible pour les bactéries du sol, peu à peu elles mourront et le sol ne remplira plus son rôle d’échange d’eau et de minéraux pour les plantes. Le premier signe est l’apparition de Tanaisie une plante indicatrice du carbone fossile.

Alors tout compte fait, c’est bien que Copenhague ne soit pas passé, car nous ne sommes pas encore prêts.
Jetez un oeil sur le dernier salon de l’agriculture de Kaboul, cela donne froid dans le dos.

Le manque d’argent en Afrique provoquera peut être plus de réflexions avant d’agir. Avec moins de moyen peut être se retournera-t-on vers la botanique, la sociologie des plantes, la microbiologie cellulaire, la mycologie… toutes ces sciences qui nous apprennent comment vit la nature. Une fois que l’on aura compris on pourra réellement augmenter nos chances de nourrir la planète. Alors il vaut mieux repousser Copenhague à 2015.

Mais entretemps il faut agir pour multiplier les bons résultats et prouver l’intérêt de ces recherches: les prochains projets de l’équipe SOS SOiL sont au Maroc et en Ethiopie. Il est question de former les paysans à la frontière de l’Afghanistan et du Pakistan… mais pour l’instant cela se poursuivra à travers internet.

Peut être que si Copenhague était passé, les crédits auraient été suffisants pour lancer là aussi les OGM et arrêter nos effort de développements de cultures intensives avec une meilleure appréhension des richesses de la nature . Comme le Foreign Office britannique qui, à titre d’aide aux pays pauvres, a offert en Juillet 100 millions de Livres Sterling à l’Afrique pour produire les OGM qui sont interdits en Europe.